Budget 2018-2019 : l’art de la séduction
Le dernier budget du gouvernement libéral avant les élections est une vaste opération de séduction pour amadouer une partie de l’électorat, du moins celle qui n’œuvre pas au sein du réseau de la santé. Cependant, une lecture attentive des mesures démontre qu’une partie d’entre elles sont le reflet des valeurs mises de l’avant par ce gouvernement depuis bientôt quatre ans. En effet, ce dernier a démontré à maintes reprises sa volonté de privatiser des pans de services, auparavant offerts par l’État. Or, le budget de cette semaine contient une hausse des dépenses admissibles au crédit d’impôt pour garde d’enfant. Ce crédit d’impôt favorise le recours aux services de garderies privées alors qu’il n’y a aucune mesure pour soutenir le service de garde public. Pour certaines familles, il en coûtera moins cher de recourir aux services de garde non subventionnés plutôt qu’aux CPE. On ne peut que s’en désoler.
Par ailleurs, la FIQ déplore la timidité avec laquelle le gouvernement actuel livre la bataille pour contrer les paradis fiscaux. En refusant de s’attaquer de front à cet enjeu, le gouvernement se prive volontairement de revenus qui pourraient être fort utiles pour les activités au sein des autres missions de l’État et en particulier pour le réseau de la santé. Nous nous serions attendues à un peu plus de détermination de la part des élus.
En matière d’environnement, la FIQ tient à saluer les mesures qui encouragent le développement du transport en commun un peu partout au Québec. Néanmoins, la volonté de ce gouvernement de soutenir encore les énergies fossiles nous apparaît pour le moins discutable, d’autant plus que la semaine dernière, Québec reconnaissait ne pas être en mesure de respecter ses propres engagements en matière de réduction des gaz à effet de serre. En voulant étendre le réseau de distribution de gaz naturel (Énergir) un peu partout sur le territoire québécois, le gouvernement fait fausse route.