CHU de Québec cas #775
À l’Hôtel-Dieu de Québec, les infirmières jouent aux chaises musicales. Alors qu’il y a un manque de personnel dans les CHSLD, depuis les dernières semaines il y a un surplus de personnel à l’hôpital et beaucoup de congés sont octroyés parce qu’il y a une baisse significative d’activité. Le bloc opératoire et les cliniques externes opérant au ralenti, plusieurs infirmières ont donc été redirigées vers les étages de soins, qui ont d’ailleurs fermé beaucoup de lits. Pendant que M. Legault exhortait les infirmières et médecins spécialistes à se porter volontaire pour aider à l’urgence nationale dans les CHSLD, on se tournait les pouces sur notre département. Aux soins intensifs, alors qu’on attendait une vague de patients qui n’a jamais eu lieu, on se retrouve avec des surplus de 7-8 infirmières sur les quarts de jour et de soir, tellement qu’on ne sait plus quoi faire avec ces effectifs en trop. Certaines de ces personnes se sont portées volontaires pour aller aider en CHSLD, mais cela leur a été refusé, sous prétexte qu’elles sont indispensables. Toutefois, la baisse du niveau d’activité aux soins intensifs les rend superflues, donc elles sont elles aussi appelées à être orientées sur les départements d’urgence, de médecine et de chirurgie, qui eux n’ont plus, ne manquent pas de personnel. Pendant ce temps-là, des dizaines d’infirmières provenant d’étages où il manquait chroniquement de personnel avant le délestage d’activité, continuent leurs formations aux soins intensifs, alors qu’il y a amplement du surplus de personnel, capable de répondre à une éventuelle vague de patients COVID +.
Nous avons l’impression que la direction RH du CHU de Québec en profite de cette situation pour favoriser la mobilité de la main-d’œuvre, de rendre toutes les infirmières des équipes volantes, technique de gestion qui perdurera après la pandémie. Ils démontrent que selon eux, une infirmière est égale à une autre et que l’expertise accumulée dans un secteur spécialisé ne vaut rien, que chaque infirmière est facilement remplacée par une autre après une formation expéditive. Merci au CHU de Québec de démontrer à vos infirmières à quel point elles sont facilement remplaçables, même quand les patients en pâtissent par la perte d’expertise dans vos centres.