CIUSSS du Saguenay – Lac-Saint-Jean cas #1016
29 septembre. J’en ai assez… je rentre encore bredouille chez moi me questionnant si j’ai pu offrir à mes patients tous les soins dont ils méritaient et surtout dont ils ont besoin. La réponse je la sais au plus profond de moi et c’est NON.
Ce soir je me suis retrouvée seule pendant 1h avec 25 patients dont 2 confus à risque élevé de chûte, une admission d’un postopératoire et 1 admission d’une urgence. Tout ça sans pab sans autre infirmière et sans aic. Bien évidement avec les autres patients ayant aussi des besoins immédiats et souffrants. J’ai fait attendre 30 min un monsieur avant de le mettre sur la toilette, car il avait envie de faire des selles… il devait se mobiliser à 2 personnes et moi, bien j’étais toute seule… c’est tout simplement inhumain.. J’ai dû répondre au téléphone à une famille inquiète et ce pendant qu’une dame se levait de son fauteuil avec coussin d’assistance.. qui bien évidement se mit à sonner et où je n’ai pas pu aller directement à sa chambre.. elle aurait pu tomber. Elle est où la sécurité des patients là dedans pouvez-vous me le dire?
Il y a 1 semaine 6 lits ont été fermés sur le département, 6 lits car il n’y avait pas assez d’infirmières sur le département pour s’occuper de ces 6 patients: à moins de garder une infirmière en tso et ce sur chaque quart de travail.. même avec la fermeture de ces lits vous devinerez qu’il y a quand même des tso. Je vais vous dire pourquoi.. le personnel infirmier est fatigué et si ce n’est pas dire épuisé ou même anéanti..
La situation sanitaire imprévisible ne devrait pas se dérouler comme ça : on devrait avoir du soutient de l’aide et au contraire on ressent que tout le monde lâche petit a petit, tout le monde s’éteint tranquillement.
Sur notre département je vous explique comment ça fonctionne les infirmières prennent le plus de temps supplémentaire possible pour se sauver du tso. Alors c’est toujours les même qui restent en tso, car ils ne prennent pas de temps supplémentaire d’avance. Ce n’est tout simplement pas possible pour eux et selon leurs raisons qui sont personnelles très comprenables. Les fonctionnements instaurées ne «fonctionnent» pas et des frustrations se crées sans cesse par manque d’injustice. Nous devrions tous faire un tso à chacun notre tour.
Les préposées aux bénéficiaires qui sont indispensables à notre équipe ben ça aussi on est en pénurie .. sur le département il est censé avoir 3 pab de jours, 3 pab de soir et 2 pab de nuit. De jour, il y a souvent 4 pab.. de soir nous avons 1 pab parfois aucune et desfois par miracle environ 1 fois semaine on en a 2 et que dire de nuit il n’y en à JAMAIS… le gouvernement nous a promis des pab où sont ils/elles? Pouvez vous me le dire? Mes collègues pab aussi sont fatiguées…
C’est un cri du coeur! L’ambiance de travail est négative et désagréable : on étouffe on ne peut rien dire ni faire pour changer les choses? Ça ne devrait pas marcher comme ça!