CIUSSS de l’Estrie – Centre Hosp. Univ. de Sherbrooke cas #1018
Je veux dénoncer que je ne suis pas sécuritaire au triage à l’urgence de BMP, notamment à cause d’une mauvaise organisation du travail. Malgré que je sois une infirmière d’expérience et que je trie depuis plusieurs années, j’ai peur d’en « échapper un », un patient qui aurait besoin d’être vu en urgence, comme un infarctus par exemple.
On compte depuis le début de l’été : 4 triages distinctifs, 2 jaunes, 2 verts, un pour ambulance et un pour patient ambulant pour chaque zone (au lieu de 2 pré-covid). Il n’y a qu’une seule infirmière attitrée pour ces 4 triages, avec un système de pagette. Les 4 triages sont dispersés dans l’urgence.
Ce système occasionne de lourds délais pour les patients. Si je suis habillée avec l’EPI pour une ambulance jaune, je dois ensuite aller donner le rapport à l’observation, pendant ce temps la pagette de la zone verte sonne à de nombreuses reprises. Mais je ne peux pas faire mon « quick look » comme je le devrais, car je suis coincée dans une autre section « jaune » et je ne vois pas la salle d’attente. Une fois de retour dans mon triage vert, j’ai minimalement 4 à 6 personnes presque en tout temps, dont plusieurs traumas de vélo de montagne (blessure à l’épaule notamment, qui nécessitent d’initier des mesures thérapeutiques comme mettre une écharpe, de la glace, donner des Tylénols…)
Entre les nouveaux arrivants, je suis incapable de faire mes réévaluations et soulager les patients avec les ordonnances collectives.
Je déborde largement les 5 minutes/patient prévu par l’OIIQ. J’ai eu un patient qui a attendu 45 minutes avant le triage, il était en FA rapide de novo symptomatique: c’est inacceptable.