CIUSSS de la Capitale-Nationale cas #1061
On vient de se remettre d’une éclosion de COVID dans le CHSLD où je travaille: 49 résidents décédés en un mois et demi, ce qui représente environ 22 % des résidents du centre.
On avait encore quelque cas chauds dans le centre que les admissions reprenaient. Ça rentre à vitesse grand V. On n’a aucune physiothérapeute et une seule ergothérapeute qui ne fournit pas à la tâche. On est rendu qu’on fait des »évaluations » de physio par téléphone avec une technicienne en réadaptation physique. Une grosse partie du matériel de réadaptation a été mis dans des conteneurs pour libérer des locaux pour faire de la vaccination, donc il n’est pas disponible.
L’option qui nous reste est de dire à des résidents de faire leurs besoins dans leur culotte, parce qu’on n’est pas équipé pour les transférer de façon sécuritaire. On a réussi à éviter en faisant partager du matériel généralement dédier à plusieurs résidents en étant obligé de tout décontaminer entre chaque utilisation.
Dans ce centre, il devrait y avoir au moins en temps normal: 2 physio (une temps plein, l’autre temps partiel) et même chose en ergo.
En plus de la surcharge de travail que les infirmières ont, on se retrouve avec les »évaluations » de physio à faire. On a des bras de plus sur le plancher (les PAB de la »cohorte rapide » de cet été ça a aidé, et on nous a envoyé des aides de services de la Croix-Rouge pour le temps que l’éclosion passe) mais on n’a pas de surplus infirmier et ça fait vraiment dur du côté des suivis. On ne fait qu’éteindre des feux et on a la triste impression d’être forcé à tourner les coins de plus en plus ronds. Et tout ça, dans la plus grande indifférence de nos supérieurs qui nous disent de faire avec.