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FIQ (Fédération Interprofessionnelle de la santé du Québec)

Pour un régime d’assurance médicaments public et universel.

Montréal, le 25 février 2000  –   La Fédération des infirmières et infirmiers du Québec a présenté, aujourd’hui, son mémoire aux audiences publiques du gouvernement du Québec sur le rapport d’Évaluation du régime général d’assurance médicaments. Selon la Fédération, après trois années d’application d’un régime d’assurance médicaments mixte, il faut conclure que ce régime n’est pas viable à long terme et qu’il doit être remplacé par un régime entièrement public et universel. La FIIQ estime que les médicaments constituent une partie intégrante du système de santé québécois au même titre que les services hospitaliers et médicaux et, particulièrement dans le contexte du virage ambulatoire. En ce sens, l’accès approprié aux thérapies médicamenteuses est aussi important que l’accès aux soins.

«Le régime mixte tel qu’il existe actuellement présente de nombreuses lacunes. Nous ne croyons pas que les propositions du gouvernement sur les pistes de solution qui visent une augmentation des primes, de la franchise et/ou de la coassurance représentent des solutions appropriées. Ces solutions auraient pour conséquence de réduire encore davantage l’accessibilité financière aux médicaments et ne feraient qu’augmenter l’iniquité. C’est pourquoi nous considérons que le gouvernement doit s’engager à mettre sur pied un régime universel d’assurance médicaments», a déclaré la présidente de la FIIQ.

La Fédération s’étonne que le ministère de la Santé et des Services sociaux n’ait pas chiffré le scénario d’un régime universel public. Serait-ce pour éviter le débat ou tout simplement pour ne pas déplaire aux compagnies d’assurances, puisque ce régime impli- …2 querait une importante réorientation de l’assurance collective au Québec, questionne la FIIQ?

Quant à l’industrie pharmaceutique et au coût des médicaments, la Fédération fait un lien direct entre la protection accrue que le Québec accorde à cette industrie et la hausse du coût des médicaments ainsi que des conséquences sur les coûts du régime actuel d’assurance médicaments. «Le gouvernement du Québec continue d’accorder encore aujourd’hui, une protection supplémentaire de 15 ans aux médicaments d’origine. Si l’on ajoute à cela que le Québec est la seule province canadienne à ne pas rembourser le médicament le moins cher, peut-on s’étonner d’un accroissement des coûts des médicaments», a poursuivi madame Skene.

Selon la Fédération, l’adoption d’une politique d’achat au plus bas prix et l’établissement d’un prix de référence est un choix judicieux mais insuffisant pour réduire les coûts du régime à court terme ; il faut plutôt freiner la croissance des coûts des médicaments en cessant d’appuyer la loi C-91. Les augmentations de primes proposées par le gouvernement n’auront pour conséquence que de transférer sur les citoyens la facture des médicaments sans véritablement s’attaquer à la maîtrise des coûts de ces derniers.

Enfin, la Fédération recommande au gouvernement de préparer, pour consultation publique, une politique du médicament. Cette politique devrait comprendre les orientations du gouvernement sur tous les sujets qui touchent de près ou de loin les médicaments, soit le régime à mettre en place, l’encadrement législatif fédéral, le contrôle du coût des médicaments, le rôle des organismes conseils ainsi que les mesures à prendre autant à l’égard de l’industrie, que des professionnels et des patients.