En regard des besoins : des miettes pour la santé.
Montréal, le 28 février 2000 – «Axé presque essentiellement sur la réduction des impôts, le budget fédéral 2000 néglige les véritables besoins de la population canadienne», de commenter la présidente de la Fédération des infirmières et infirmiers du Québec (FIIQ), Mme Jennie Skene, après avoir pris connaissance des faits saillants du discours du budget du ministre Martin. «En effet, de poursuivre Mme Skene, une augmentation de 2,5 milliards en quatre ans pour les paiements de transferts consacrés à la santé et à l’éducation : c’est insuffisant.»
Rappelons que le gouvernement fédéral avait effectué, de façon unilatérale, des compressions draconiennes dans ses paiements de transferts, entraînant une perte cumulative de plus de 6,2 milliard pour le Québec. Aujourd’hui, malgré les demandes répétées de l’ensemble des premiers ministres des provinces, le gouvernement fédéral a décidé de n’injecter, dans les paiements de transferts, que 2,5 milliards. En ce sens, la FIIQ constate que le budget fédéral 2000 ne permettra pas de revenir au niveau de financement des années 1994-1995.
Selon Mme Skene, «une telle stagnation est catastrophique, surtout en regard des besoins engendrés par le vieillissement de la population. Le Québec prévoie d’une part que le nombre de personnes âgées de 65 ans et plus augmentera de 60% en dix ans. D’autre part, les données diffusées par le ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec dévoilaient que, déjà cette année, près de la moitié des dépenses en santé était consacrée aux services pour les personnes âgées. Dans cette perspective, d’ajouter Mme Skene, on ne peut que tirer des conclusions inquiétantes relativement à l’aggravation du problème de sous-financement des services de santé et des services sociaux».
En outre, la FIIQ déplore que, malgré les prouesses formulées par le premier ministre Chrétien, la lutte à la pauvreté risque de faire du «sur place», compte tenu des quelques trop rares mesures ciblant les enfants et les personnes handicapées.
«Bien sûr et, à prime abord, les réductions d’impôts sont alléchantes», de commenter Mme Skene. «Mais, ajoute-t-elle, ces réductions s’étendent sur cinq ans et il est à prévoir que les augmentations attendues du revenu disponible des particuliers soient annulées par l’introduction ou l’augmentation des coûts reliés notamment aux services de santé, à l’éducation ou au logement».
Malgré que le Canada avait, cette fois, la marge de manoeuvre nécessaire pour effectuer des choix allant dans le sens d’une plus grande justice sociale, la FIIQ constate que le gouvernement fédéral a fait d’autres choix. «C’est décevant», de conclure Mme Skene.