fbpx

FIQ (Fédération Interprofessionnelle de la santé du Québec)

La ministre Marois ne propose pas de vraie solution.

Hull, le 2 mai 2000  –   Hier soir, les infirmières des Pavillons de Hull et de Gatineau du Centre hospitalier des Vallées de l’Outaouais (CHVO) se sont réunies en assemblée générale afin de prendre connaissance des solutions proposées par la Régie régionale et le Ministère de la Santé et des services sociaux pour contrer l’exode et la pénurie d’infirmières dans l’Outaouais. Elles ont rejeté massivement les nouvelles mesures mises de l’avant par le gouvernement, la régie et l’employeur. " Rien de concret n’a été proposé pour freiner l’exode des infirmières vers l’Ontario ainsi que pour alléger le travail des infirmières déjà épuisées par le fardeau de tâche et le recours abusif, de la part de l’employeur, au temps supplémentaire " a déclaré la présidente de la Fédération des infirmières et infirmiers du Québec, madame Jennie Skene.

Lors de discussions et de rencontres avec le MSSS, la Régie régionale et l’employeur, la FIIQ et les représentantes syndicales du CHVO ont proposé des solutions concrètes pour freiner l’exode en Ontario, pour retenir les infirmières déjà en poste et pour en attirer de nouvelles. Les mesures proposées sont : la diminution du travail clérical des infirmières, l’ajout de brancardiers, de préposés aux bénéficiaires et d’auxiliaires infirmières afin de permettre aux infirmières de se consacrer entièrement aux soins des patients et réduire la lourdeur de la tâche; la fermeture de lits afin que le nombre de lits ouverts correspondent au nombre d’infirmières disponibles et ainsi freiner l’utilisation du temps supplémentaire; l’augmentation des budgets pour la formation et enfin le versement d’une prime de région frontalière afin de réduire l’écart entre les salaires versés aux infirmières de l’Ontario et ceux versés au Québec. Actuellement une infirmière ontarienne gagne, par semaine, entre 250$ et 360$ de plus qu’une infirmière québécoise.

Pas de vraies solutions

Près de 75 infirmières de l’Outaouais ont déjà quitté la région au cours des derniers mois pour aller travailler dans les hôpitaux ontariens. Pour contrer cet exode, le MSSS et la Régie proposent une prime d’installation aux infirmières hors Québec et offrent un montant forfaitaire aux infirmières qui accepteront pendant six mois d’effectuer du temps supplémentaire. " Nous ne sommes pas contre une prime d’installation pour les infirmières hors Québec, mais ce que nous voulons ce sont des mesures permanentes pour retenir les infirmières déjà en poste dans la région de l’Outaouais et en attirer de nouvelles qui vont y rester. Quant au montant forfaitaire pour le temps supplémentaire, les infirmières voient cette mesure comme un affront et un manque flagrant de considération pour leur santé et pour celle de la population " ont déclaré les représentantes syndicales du CHVO.

Des moyens de pression

C’est en début de semaine prochaine que se tiendront d’autres assemblées générales afin de décider de moyens de pression, incluant l’arrêt du temps supplémentaire, pour forcer le gouvernement, la Régie régionale et l’employeur à mettre de l’avant de vraies solutions pour contrer la pénurie d’infirmières dans l’Outaouais. Un vote référendaire aura lieu le 12 mai pour l’arrêt du temps supplémentaire à compter du 19 mai 2000. De plus, le 12 mai, journée internationale des infirmières, une marche des infirmières vers l’Ontario sera organisée par la FIIQ et les syndicats de la région.