Au Conseil des services essentiels : le cri d’alarme des infirmières de l’Outaouais a été entendu.
Montréal, le 18 mai 2000 – Suite à l’ordonnance émise par le Conseil des services essentiels, la Fédération des infirmières et infirmiers du Québec et ses deux syndicats affiliés du Centre hospitalier des Vallées de l’Outaouais entendent s’y conformer. Le Conseil des services essentiels ordonne aux syndicats, à l’employeur, à la Régie régionale et au ministère de la Santé et des services sociaux de mettre sur pied un comité de redressement de la situation d’ici mardi prochain et d’établir un plan d’action qui apportera des solutions concrètes aux problèmes soulevés lors des audiences, notamment, la pénurie d’infirmières, les moyens de rétention du personnel infirmier dans la région, les heures supplémentaires et l’organisation du travail. Le Conseil ordonne également aux syndicats de lever le mot d’ordre de refuser, de façon concertée, d’effectuer du travail en heures supplémentaires.
" Nous sommes satisfaites de l’ordonnance du Conseil des services essentiels et nous nous y conformerons. Lors des audiences, nous avons démonté que, depuis des mois et des mois, les syndicats demandaient à l’employeur, à la Régie régionale et à la ministre Pauline Marois des solutions à l’exode des infirmières vers l’Ontario et à la pénurie d’infirmières dans l’Outaouais. À ce jour, rien de concret n’était fait, ni pour freiner cet exode, ni pour alléger le travail des infirmières déjà épuisées et par le fardeau de tâche et par le recours abusif aux heures supplémentaires. Nous avons démontré qu’il fallait des solutions immédiates et permanentes. Notre cri d’alarme a été entendu ", a déclaré la présidente de la FIIQ, madame Jennie Skene.
Selon la FIIQ, le Conseil des services essentiels a bien saisi l’essence du message des syndicats puisqu’on y lit " le temps du placotage est terminé et l’heure est venue de passer à l’action concrète ". De plus, le Conseil est d’avis qu’ " obliger les infirmières et infirmiers à effectuer des heures supplémentaires en les contraignant à travailler pendant 16 heures consécutives, de façon régulière, constitue une situation de fait inacceptable tant pour elles-mêmes que pour la population ". Enfin, le Conseil a souligné dans sa décision que l’employeur, la régie et le ministère auraient dû anticiper la détérioration de la situation.
" Ce que nous souhaitons maintenant ce sont des solutions et nous y travaillerons au sein du comité de redressement. Nous savons que des solutions sont possibles si le ministère accepte d’assumer les responsabilités qui sont les siennes.", de conclure la présidente de la FIIQ.