Premières réactions de la FIIQ au dépôt du rapport de la Commission Clair
Québec, le 17 janvier 2001 – Aujourd’hui, la présidente de la Fédération des infirmières et infirmiers du Québec, madame Jennie Skene, a fait part aux médias de ses premières réactions à la suite du dépôt du rapport de la Commission sur l’étude des services de santé et des services sociaux. « Bien que le rapport contienne des propositions inquiétantes et des silences désolants, nous constatons qu’il marque une réorientation politique souhaitable et, à certains égards, attendue.»
En ce sens, la FIIQ acquiesce à la priorité accordée à la prévention, notamment à l’égard de la jeunesse, la volonté d’en augmenter l’investissement et la reconnaissance de la santé comme étant un droit et non pas un bien. De plus, la dispensation des soins repose essentiellement sur un service personnalisé, accessible, compétent ainsi qu’une préoccupation majeure pour les ressources humaines comme devant être partie prenante aux décisions touchant le réseau sont au nombre des énoncés de réorientation politique souhaitable. La présidente constate également qu’en regard des inquiétudes que suscite la privatisation des services et des soins de santé, le rapport Clair n’est ni plus et ni moins rassurant.
Puisqu’elle-même avait déjà posé ce diagnostic depuis quelques années, la Fédération ne peut qu’être en accord avec les constats dégagés quant à la morosité, à la démotivation et à la pénurie des effectifs, que vivent notamment les infirmières, de même que l’importance que les équipes de travail aient un meilleur contrôle sur leur organisation du travail. Par contre, certaines solutions envisagées par la Commission Clair, telles que, la mobilité interétablissement, la primauté des compétences sur la règle de l’ancienneté sont loin d’être porteuses de véritables solutions pour revaloriser le travail des employées du réseau dans le contexte actuel dans les établissements de santé.
La Fédération ne peut taire les silences désolants du rapport concernant la condition des femmes, notamment en tant que travailleuses et aidantes naturelles. « Encore une fois un rapport formulant des recommandations qui ne prennent aucunement en compte la réalité qui veut que les intervenantes du réseau soient majoritairement des femmes et que la dernière réforme, plus précisément le virage ambulatoire, ait été porté par elles comme travailleuses et aidantes naturelles. », de déclarer madame Skene.
Quant à l’organisation des services voulant que chaque personne ait accès à un médecin de famille, à une équipe interdisciplinaire ou encore à un réseau intégré de soins, la Fédération y voit une approche intéressante et plus harmonisée à la réalité des populations à desservir. Par contre, elle se questionne quant aux mesures capables d’assurer la présence de médecins dans toutes les régions du Québec.
D’autre part, la FIIQ est d’accord avec le principe d’un financement adéquat pour répondre aux besoins d’une population vieillissante ou en perte d’autonomie. Toutefois, « nous ne sommes pas convaincues qu’il soit nécessaire de créer une taxation supplémentaire pour atteindre cet objectif », a poursuivi la présidente.
En terminant, la Fédération espère que le contexte politique, c’est-à-dire, la course à la chefferie, ne serve de prétexte à le reléguer aux oubliettes.