La Caisse de dépôt et placement pressée d’intervenir.
Montréal, le 18 octobre 2002 – La Confédération des syndicats nationaux (CSN), la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ), la Centrale des syndicats démocratique (CSD), la Fédération des infirmières et infirmiers du Québec (FIIQ), le Syndicat de la fonction publique du Québec (SFPQ) et le Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ) enjoignent la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDP) à user de ses prérogatives de fiduciaire pour accélérer un règlement dans le conflit de Vidéotron.
Dans une lettre ouverte expédiée ce matin au nouveau président de la CDP, monsieur Henri-Paul Rousseau, les sept organisations syndicales lui font part des raisons qui motivent cette demande. Elles entendent aussi soumettre à leurs instances respectives un projet de résolution allant dans le même sens.
Le conflit qui perdure à Vidéotron depuis plusieurs mois et les pertes importantes enregistrées sur la valeur de l’investissement de la CDP dans Quebecor Médias, propriétaire de Vidéotron, et où la Caisse détient 45 pour cent des actions, inquiètent les syndicats. « Nos membres sont en droit de s’assurer que l’épargne-retraite qu’ils confient à la Caisse soit l’objet d’une saine gestion tel que l’oblige le législateur », a déclaré Denise Boucher, vice-présidente de la CSN et porte-parole des organisations syndicales.
L’épargne des travailleuses et des travailleurs
Les sept organisations syndicales représentent près de 400 000 travailleuses et travailleurs dans les secteurs public et parapublic, les sociétés d’État et les organismes publics. Ceux-ci contribuent à hauteur de 30 milliards à la Caisse, soit à près du quart de son actif. S’ajoutent aussi les travailleuses et les travailleurs du secteur de la construction au Québec qui contribuent pour leur part à hauteur de 7,5 milliards de dollars à l’actif de la Caisse. C’est à titre de fiduciaire unique de l’épargne-retraite de ces membres que les sept organisations syndicales pressent le président de la CDP d’intervenir énergiquement auprès des gestionnaires de cette entreprise. Les pourparlers à la table de négociation doivent reprendre de façon soutenue et conduire rapidement à un règlement acceptable pour les deux parties.
Un message clair
« La Caisse n’a pas les moyens de rester inactive », a insisté Denise Boucher. Il y a nécessité d’agir rapidement pour sauver cette entreprise québécoise de câblodistribution, la troisième en importance au Canada.
La porte-parole a conclu en reprenant les termes même de la lettre que recevra le président de la CDP : « Nous sommes pleinement conscients que vous êtes placé devant une situation de fait. Toutefois, nous croyons que vous disposez aujourd’hui d’une occasion unique pour envoyer un message clair quant au positionnement de la CDP dans un ensemble de valeurs et de pratiques que la société québécoise s’est donnée dans la foulée de la création de l’institution que vous dirigez à présent. »