Réaction de la FIIQ au budget fédéral 2003 : une réponse insuffisante aux priorités de la p
Montréal, le 18 février 2003 – En réaction au budget fédéral 2003 déposé aujourd’hui, la vice-présidente de la Fédération des infirmières et infirmiers du Québec, madame Michèle Boisclair, a déclaré que « la forte croissance économique de la dernière année a rendu la partie facile au ministre des Finances, monsieur John Manley, pour la présentation de son premier budget ». Les importants surplus engrangés par le gouvernement fédéral auraient cependant permis de faire mieux pour répondre aux priorités de la population canadienne quant à la santé et à la pauvreté. « Nous constatons que les niveaux de réinvestissements suggérés par le rapport Romanow n’ont pas été atteints. En effet, ce dernier a soutenu l’automne dernier que le gouvernement fédéral devait hausser sa contribution à hauteur de 25% des dépenses. Les investissements annoncés par le présent budget sont artificiellement gonflés par l’addition des transferts de points d’impôts, lesquels n’ajouteront pas d’argent réel au budget existant. Étant donné la hauteur des surplus, le gouvernement fédéral aurait pu négocier un meilleur accord en santé avec les premiers ministres des provinces » a soutenu la vice-présidente.
La FIIQ considère qu’en regard de la pauvreté des enfants, le budget Manley fait bien peu par rapport à la latitude que lui permettaient ses surplus. En matière d’aide aux familles, d’aide au logement, d’éducation, le gouvernement fédéral continue la politique entreprise depuis plusieurs années déjà dans le secteur de la santé, soit celle de se substituer aux gouvernements provinciaux pour le financement des programmes sociaux. Ainsi, en monopolisant les surplus budgétaires, en niant le déséquilibre fiscal, il s’impose de plus en plus dans des domaines qui relèvent de la responsabilité des provinces, dédoublant par le fait même les programmes provinciaux.
Selon la FIIQ, les précédentes réformes de l’assurance-emploi ont considérablement amoindri l’accès aux prestations pour les travailleurs et les travailleuses sans emploi. Aussi, au lieu de diminuer les cotisations, « nous aurions souhaité que l’accès au soutien du revenu en période de chômage soit bonifié », a poursuivi madame Boisclair. Tout en reconnaissant l’importance de soutenir les familles ayant des proches qui nécessitent des soins, l’octroi de six semaines de prestations d’assurance-emploi apparaît une mesure souhaitable mais insuffisante si l’on tient compte des besoins à cet égard.
Bien que le présent budget ne présente pas de nouvelles diminutions d’impôt, la FIIQ estime que le gouvernement fédéral se privera dans les prochaines années d’importants revenus en éliminant l’impôt fédéral sur le capital, en diminuant l’impôt des sociétés et en accordant un crédit d’impôt temporaire à l’exploitation minière. Par ces mesures, jumelées à l’augmentation du plafond des REER, dont une infime minorité des contribuables pourra profiter, ce sont plusieurs milliards de dollars que le budget Manley consent en réduction de revenus. C’est un cadeau dont seuls quelques groupes ciblés pourront profiter.
Quant au niveau des investissements pour la défense nationale de plus de un milliard de dollars, la FIIQ les juge trop substantiels, surtout dans un contexte où la population canadienne a clairement signifié la fin de semaine dernière son opposition farouche à la guerre annoncée. « Cette dépense fort élevée vient en concurrence avec les investissements nécessaires pour améliorer la situation des enfants et des personnes malades au Canada » a conclu la vice-présidente de la FIIQ, Michèle Boisclair.