Une occasion historique de prévenir la guerre.
Montréal, le 11 mars 2003 – Le Collectif Échec à la guerre, avec le concours de nombreux artistes et intellectuels québécois, invite la population à participer massivement à la manifestation pour la paix en Irak le 15 mars prochain. Déjà, la mobilisation des peuples a réussi à freiner le projet de guerre contre l’Irak.
La mobilisation populaire internationale a trouvé un écho –au moins partiel– auprès des gouvernements concernés. Les pays non alignés ont obtenu un débat public au Conseil de sécurité sur la paix internationale et la sécurité afin de reporter la date butoir. Le parlement turc –pour le moment du moins– a dit non à la guerre. La Russie et la France ont annoncé leur intention d’opposer leur veto à toute nouvelle résolution ouvrant la voie à une guerre contre l’Irak. Le gouvernement britannique du premier ministre Blair est menacé d’implosion face aux démissions actuelles et appréhendées de ses députés. Le Chancelier allemand, Gerhard Schroeder, maintient son désaccord et se dit prêt à se rendre aux Nations unies pour défendre son point de vue. L’ambassadeur du Chili aux Nations Unies déclare, sur les ondes de RDI, qu’il ne peut souscrire au délai américain du 17 mars. Le premier ministre canadien, Jean Chrétien, juge la guerre inutile, « le régime irakien étant neutralisé ». Le Pakistan affirme qu’il n’aidera personne à attaquer l’Irak. Kofi Hannan déclare qu’un pays qui agit sans l’accord des Nations Unies compromet la légitimé de cette institution internationale. Le New-York Times dit non à une guerre unilatérale. « dont l’objectif est flou et fondé sur des positions discutables ». Le prix Nobel de la paix 2002, Jimmy Carter, considère cette guerre injuste et « sans précédent dans l’histoire des nations civilisées ».
Cette nouvelle conjoncture diplomatique démontre sans contredit que nos pressions portent. Nous avons une occasion historique de prévenir une guerre. Nous ne pouvons la laisser passer. Nous devons intensifier la mobilisation, car l’opinion publique peut faire la différence dans la redéfinition des relations internationales qui se joue présentement.
Les conséquences humanitaires, économiques et politiques seraient catastrophiques pour les enfants, les femmes et les hommes du Moyen Orient et au premier chef en Irak. Déjà nous pouvons appréhender que des centaines de milliers de victimes s’ajouteront aux 500 000 enfants qui souffrent déjà de malnutrition aiguë. Le système de distribution de nourriture dont sont tributaires la plupart des 13 millions d’enfants du pays sera l’un des premiers annihilés par la guerre. Une étude de l’ONU avertit que la guerre pourrait produire deux millions de réfugiés, que 400 000 personnes seront atteintes par des épidémies de choléra, de dysenterie et d’autres maladies liées à la guerre.
Le Collectif Échec à la guerre lance un nouvel appel aux parlementaires québécois et canadiens pour forcer un débat. Il leur appartient de faire écho à la voix du peuple qui refuse catégoriquement de s’engager dans cette guerre injuste et extrêmement dangereuse pour l’avenir de l’humanité.
Samedi prochain, le 15 mars, des manifestations se tiendront à nouveau dans plusieurs villes du monde, du Canada et du Québec, notamment à Montréal. Québec. Gaspé, Alma, Trois-Rivières, Baie Comeau, Sept-Iles, Forestville, Rimouski et Rouyn-Noranda. Le Collectif invite la population de Montréal à une grande marche qui partira à 13h en deux cortèges : l’un sur René-Levesque devant Radio-Canada entre les rues Wolfe et Papineau et l’autre sur René-Levesque entre les rues Crescent et Guy. Face à l’imminence d’une guerre, les organisations syndicales, CSN, CSQ, FIIQ, FTQ et SFPQ, qui avaient prévu une manifestation le même jour sur l’équité salariale, ont décidé d’annuler cet événement et d’appeler leurs membres à se joindre à la mobilisation contre la guerre.
Samedi prochain, faisons toutes et tous ensemble entendre notre voix en faveur d’un monde de paix et de justice.