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FIQ (Fédération Interprofessionnelle de la santé du Québec)

Réactions de la FIIQ aux projets de loi 25 et 30 Restructuration du réseau et restructuration syndicale : loin d’améliorer le

Montréal, le 12 novembre 2003  –   En réaction à l’annonce du ministre de la Santé et des Services sociaux, Philippe Couillard, concernant le projet de loi 25, Loi sur les agences de développement de réseaux locaux de services de santé et de services sociaux, et le projet de loi 30, Loi sur les unités de négociation et sur le régime de négociation des conventions collectives, la présidente de la Fédération des infirmières et infirmiers du Québec (FIIQ), Jennie Skene a déclaré que « chambarder les structures d’un réseau déjà fragilisé par les réformes antérieures et ce, sans savoir si ces changements contribueront à améliorer les services, relève du plus haut risque. »

Les réseaux locaux de services de santé et de services sociaux

La Fédération est inquiète de la constitution de réseaux locaux à partir d’un seul modèle, soit celui de la fusion des établissements. Elle constate également que le ministre Couillard n’a accompagné ses projets de loi d’aucun argent neuf alors même que plusieurs centres hospitaliers sont actuellement en déficit. « Qu’allons-nous sacrifier pour combler ces manques à gagner. N’y a-t-il pas risque de subordonner les différentes missions des établissements à la mission des centres hospitaliers de courte durée. Nous croyons que la mission sociale et préventive dévolue aux CLSC pourrait être diminuée et peut-être même sacrifiée au profit des besoins des centres hospitaliers de courte durée. En fait, ces changements de structures reflètent une définition étroite de la santé qui ne tient pas compte de l’ensemble des déterminants qui améliorent la santé d’une population », de poursuivre la présidente de la FIIQ.

Selon la FIIQ, cette restructuration entraînera aussi un recul démocratique. D’un part, le ministre restera l’unique maître d’œuvre dans la nomination des membres de chaque conseil d’administration des nouvelles agences. D’autre part, en fusionnant les établissements, le projet diminue le nombre de conseils d’administration dans le réseau public et, partant, les lieux de participation démocratique des citoyennes et citoyens qui se préoccupent justement des services de proximité.

Les négociations locales et les unités d’accréditation syndicale

Quant aux fusions des accréditations syndicales, la FIIQ constate que le droit d’association ne peut s’exercer que dans le cadre prévu par le gouvernement. Aucun choix n’est laissé aux travailleuses et travailleurs en dehors des 5 catégories décrétées par le ministre. Une telle façon de faire amènera sans doute la disparition de syndicats indépendants créés pour mieux répondre aux besoins particuliers de plusieurs groupes de professionnels.

« Le plus difficile à accepter dans ce projet de loi est qu’il bafoue à toute fin pratique notre droit de négocier. Nous avons déposé nos demandes en juillet dernier. Selon les plans du ministre, la négociation semble peu probable avant 18 mois. Ce projet de loi risque encore une fois de perturber les infirmières et infirmiers et les autres travailleuses et travailleurs de la santé, si ce n’est les démotiver, et de reporter à plus tard la recherche de solutions pour améliorer les conditions de travail. En cette période de pénurie, il nous semble que cela ne fera qu’accroître le phénomène » de conclure madame Skene.