La FIIQ dépose ses demandes en matière de salaire et de retraite.
Montréal, 19 mars 2004 – C’est ce matin à 10h30 que la Fédération des infirmières et infirmiers du Québec (FIIQ) a déposé au gouvernement ses demandes en matière de salaire et de retraite. Protéger le pouvoir d’achat ainsi que le revenu à la retraite, voilà le principal objectif poursuivi par la FIIQ à l’occasion de ce dépôt.
Au plan salarial, ces demandes se chiffrent à 4,5 % pour l’année 2004 et à 4 % pour les années 2005 et 2006 respectivement. Au cours des dernières années, les conditions de rémunération des salarié-e-s de l’État ont reculé de façon marquée par rapport à celles du secteur privé. La FIIQ a pris en considération, dans ses demandes, une portion de l’accroissement de l’enrichissement collectif, c’est à dire du produit intérieur brut (PIB). Les demandes comportent également une formule d’indexation en fonction de l’indice des prix à la consommation (IPC). Au chapitre de la retraite, une première demande vise une meilleure indexation de la rente de retraite et l’élimination des préjudices associés à l’exercice des droits parentaux. La FIIQ demande également que les pouvoirs du comité de retraite où elle siège, avec la CSN, la CSQ, la FTQ et le SFPQ, soient révisés afin qu’il puisse jouer pleinement son rôle de fiduciaire du régime. Enfin, la FIIQ demande au gouvernement de respecter ses engagements financiers à l’égard du RREGOP.
Rappelons que la FIIQ a déposé son projet de convention collective portant sur les matières sectorielles le 9 juillet 2003 et que, depuis ce temps, les représentants des associations patronales ne lui ont pas répondu. L’audacieux projet comporte des demandes visant, entre autres, à réaménager la semaine de travail des infirmières. « Un tel aménagement des horaires vise une meilleure répartition de la charge de travail entre les infirmières et permet l’intégration de journées de formation statutaires pour l’ensemble des infirmières du réseau », souligne Lina Bonamie responsable de la négociation pour la FIIQ. Cette demande favoriserait une meilleure attraction et une meilleure rétention de la main-d’œuvre infirmière, deux éléments essentiels pour faire face à la grave pénurie qui touche le secteur des soins.
Or, depuis le dépôt du projet de convention collective de la FIIQ, le gouvernement de Jean Charest a choisi de réformer les structures du secteur de la santé et de redessiner les unités d’accréditation plutôt que de régler les problèmes de fond qui minent le réseau. Il a choisi les structures et non les personnes en dictant de façon unilatérale de nouvelles règles du jeu en matière de négociation lors de l’adoption précipitée de plusieurs projets de loi alors que le bâillon était imposé aux parlementaires en décembre dernier. Dans ce contexte, Lina Bonamie, questionne le sort réservé aux demandes des infirmières : « Comment le gouvernement peut-il nier aux infirmières le droit d’améliorer leurs conditions de travail alors qu’elles ont déposé leur projet de convention collective bien avant l’adoption des nouvelles dispositions législatives? ».