Non aux fusions forcées à Montréal.
Montréal, 31 mars 2004 – Aujourd’hui, dans le cadre des consultations publiques de l’Agence de développement de Montréal, la Fédération des infirmières et des infirmiers du Québec (FIIQ) et ses syndicats affiliés réitèrent leur opposition à la loi 25 et réaffirment que cette loi légitime sournoisement la place du privé dans le réseau de la santé et des services sociaux. Ils constatent également que les scénarios proposés s’inscrivent dans une approche structurelle qui ne s’attaque en rien aux vrais problèmes que sont le sous-financement, la pénurie du personnel et les approches médicales de la santé.
De plus, aucune des conditions jugées essentielles à la réussite d’un projet d’intégration de services ne s’y retrouve, notamment des conditions relatives à la liberté de choix d’un mécanisme d’intégration, à l’implication des professionnel-le-s du réseau, à l’allocation de financement transitoire ou encore des délais raisonnables de consultation et d’application.
« Nous croyons que l’application d’une réforme basée sur un modèle dont la logique est territoriale et financière, s’avèrera difficile compte tenu des particularités inhérentes à la région montréalaise. Montréal se distingue par la densité et la grande mobilité de sa population, la spécificité des établissements en regard des services et expertises », de souligner le vice-président de la FIIQ, Daniel Gilbert. « De plus, la proposition de découpage territorial fusionnant 12 réseaux locaux qui, en l’occurrence, desserviraient des bassins de population allant de 107 000 à 200 000 habitants, risque entre autres de justifier la création d’établissements "monstres" et qui plus est, priverait les établissements fusionnés de leur spécificité » a-t-il poursuivi.
De plus, la Fédération et ses syndicats affiliés jugent que les scénarios proposés pourraient engendrer une démobilisation du personnel soignant et particulièrement des infirmières, ainsi qu’une compétition entre les différents établissements quant à l’attraction et à la rétention du personnel.
Enfin, l’accès à la première ligne ne devrait pas dépendre de la création de Centres médicaux associés (CMA), mais bien être renforcé par l’implantation des Groupes de médecine familiale (GMF) avec la garantie de développer la pratique infirmière plutôt qu’un réseau privé parallèle au réseau public qui drainerait ressources financières et ressources humaines.
En conclusion, la FIIQ et ses affiliés s’opposent aux fusions d’établissements telles que proposées par la loi 25 et les scénarios de l’Agence montréalaise et privilégient la création de réseaux intégrés sur la base d’ententes de services qui respecteront la mission des établissements, préservant ainsi la promotion et la prévention de la santé.