La FIIQ dépose une plainte pour outrage au tribunal contre le CHVO qui ne respecte pas l’ordonnance du Conseil des services essentiels.
Montréal, 2 avril 2004 – Alors que la pénurie d’infirmières continue de sévir au Centre hospitalier des Vallées de l’Outaouais (CHVO) et que l’objectif de réduire l’utilisation des heures supplémentaires n’est toujours pas atteint, la FIIQ et ses syndicats affiliés du CHVO s’indignent de l’attitude de l’employeur qui veut se soustraire à l’ordonnance du Conseil des services essentiels (CSE) et réduire les primes accordées aux infirmières qui effectuent sur une base volontaire des heures supplémentaires. « C’est de la pure provocation. Depuis l’ordonnance du Conseil des services essentiels, en mai 2000, c’est la 2e fois que l’employeur veut diminuer la prime accordée aux infirmières qui effectuent des heures supplémentaires. Nous avons donc décidé de déposer une plainte pour outrage au tribunal », de déclarer le vice-président de la Fédération des infirmières et infirmiers du Québec, Daniel Gilbert.
La FIIQ rappelle qu’en mai 2000, le Conseil des services essentiels ordonnait aux parties de déposer un plan d’action qui visait à mettre en place des solutions appropriées pour s’attaquer aux problèmes de rétention et d’attraction des infirmières, de revoir l’organisation du travail, d’offrir de la formation aux nouvelles diplômées ainsi qu’au personnel permanent pour accroître leur polyvalence et d’offrir un incitatif financier pour les heures supplémentaires effectuées. « En plus de ne pas avoir atteint l’objectif de réduire les heures supplémentaires, l’employeur a réduit ses budgets dédiés au recrutement et veut maintenant réduire l’incitatif accordé aux infirmières qui acceptent d’effectuer des heures supplémentaires sur une base volontaire. Nous croyons que l’employeur crée, encore une fois, des conditions favorables à l’exode de nos infirmières vers l’Ontario et vient ainsi anéantir tous les efforts consentis depuis l’ordonnance », d’affirmer les porte-parole syndicaux.
Plusieurs solutions ont été mises de l’avant par les syndicats d’infirmières, lesquelles ont fait l’objet de discussions dans le cadre des travaux de redressement pour freiner l’exode vers l’Ontario, pour retenir les infirmières déjà en poste et pour en attirer de nouvelles. Selon la FIIQ, l’employeur, par son attitude, persiste à miner la paix sociale qui existe. Quoique que la pénurie d’infirmières ne se règlera pas demain matin, la Fédération et ses syndicats du CHVO croient que les incitatifs financiers doivent être maintenus puisqu’ils ont donné des résultats et que les travaux du comité de redressement doivent être poursuivis pour diminuer les effets de la pénurie.
Le ministère de la Santé et des Services sociaux connaît la problématique du CHVO et s’est inquiété, à plusieurs reprises, du danger de rupture de services. « Nous demandons donc au ministère d’exiger de l’employeur qu’il maintienne les incitatifs financiers aux infirmières qui effectuent des heures supplémentaires et qu’il alloue un budget supplémentaire au CHVO pour que ce dernier puisse financer des pistes de solutions structurantes qui viendront diminuer les effets de la pénurie auprès des infirmières qui oeuvrent au CHVO. Nous demandons également au ministère d’investir les sommes nécessaires afin d’assurer à la population desservie des services et des soins de santé de qualité et accessibles », de conclure le vice-président de la FIIQ, Daniel Gilbert.