Non aux fusions forcées en Abitibi-Témiscamingue.
Montréal, 6 avril 2004 – Hier, dans le cadre des consultations publiques de l’Agence de développement de l’Abitibi-Témiscamingue, la Fédération des infirmières et infirmiers du Québec (FIIQ) et ses syndicats affiliés ont réitéré leurs opposition à la loi 25 et réaffirmé les conditions nécessaires au maintien d’un système public, universel et respectueux du personnel soignant.
La Fédération croit que le modèle proposé, basé sur une réforme structurelle, ne s’attaque pas aux vrais problèmes. « Nous croyons que, compte tenu des particularités inhérentes à la région de l’Abitibi-Témiscamingue, cette réforme ne résoudra pas les problèmes liés à la grandeur du territoire (population dispersée sur 65 377km2), à la pénurie de médecins et d’infirmières, à l’absence de services spécialisés et sur-spécialisés ainsi qu’au sous-financement régional, réalités compromettant l’accès aux soins de santé et de services sociaux », de souligner la vice-présidente de la FIIQ, Michèle Boisclair. Elle déplore de plus que cette réforme soit imposée sans l’ajout de financement adéquat.
La FIIQ et ses syndicats affiliés s’opposent aux fusions d’établissements telles que proposées par la loi 25 et les scénarios de l’Agence de l’Abitibi-Témiscamingue et privilégient la création de réseaux intégrés sur la base d’ententes de services qui garantissent le suivi des patients. Pour ce faire, la concertation régionale et inter-régionale ainsi que l’augmentation des heures d’ouverture des établissements à vocation non-hospitalière sont également recommandées. Ces mesures respecteront la mission des établissements, préservant ainsi la promotion et la prévention de la santé.
La FIIQ craint également une démobilisation du personnel soignant, ainsi qu’une compétition entre les différents établissements pour l’attraction et la rétention du personnel. En effet, ces craintes semblent se confirmer car une proposition de l’Agence mentionne que seuls les établissements ayant uniquement des missions régionales ne seront pas touchés par des modifications organisationnelles et de transfert de personnel. Il en faut peu pour déduire que les établissements fusionnés seront, eux, touchés par des transferts de personnel qui, de plus, risquent de se faire sans égards à leurs compétences et spécialités. Par ailleurs, Mme Boisclair tient à souligner que « la FIIQ demeure convaincue que les infirmières des Groupes de médecine familiale (GMF) peuvent jouer un rôle prépondérant et efficace dans les services de première ligne à la condition qu’elles soient reconnues ».
De plus, la FIIQ réaffirme que, sous le couvert d’améliorer les services de santé, cette loi légitime de façon sournoise la place du privé dans le réseau de la santé et des services sociaux par le biais d’ententes de services. Elle soutient également que cette réforme de la santé facilite l’émergence de partenariats public-privé par les fusions forcées d’établissements de missions différentes. La FIIQ rappelle aussi que les conditions essentielles à la création de réseaux intégrés sont absentes de la loi 25 ainsi que des scénarios proposés par l’Agence, notamment : la liberté de choix d’un mécanisme d’intégration, l’implication des professionnel-le-s du réseaux, l’allocation de financement transitoire et des délais raisonnables de consultation et d’application.