La FIIQ se joint au Syndicat des agents de la paix en services correctionnels du Québec.
Montréal, le 10 mars 2005 – La Fédération des infirmières et infirmiers du Québec (FIIQ) se joint à la mobilisation syndicale organisée par le Syndicat des agents de la paix en services correctionnels du Québec pour dénoncer les PPP.
À cette occasion, la FIIQ signe l’entente prise par l’ensemble des syndicats engagés dans cette mobilisation afin de mettre en œuvre des actions communes pour contrer les PPP du gouvernement Charest. Cet appui s’inscrit dans la ligne de pensée que la Fédération poursuit depuis le tout début. « Nous avons dénoncé haut et fort notre désaccord face à l’introduction de la Loi 61 du gouvernement du Québec. Nous avons déposé en commission parlementaire un mémoire expliquant les dangers de recourir au partenariat public-privé. En dépit des sévères critiques des différents intervenants de la société, le gouvernement a fait la sourde oreille et a adopté sa loi. Nous continuons de croire que cette dernière est dévastatrice, déloyale et grossière » de déclarer Jennie Skene, présidente de la FIIQ.
La Fédération dénonce le fait que le gouvernement pourra privatiser dans tous les domaines. Tous les organismes et services publics peuvent être touchés. « Nous partageons entièrement les préoccupations des agents de la paix en services correctionnels. Ils ne veulent pas de prison en mode PPP comme nous n’en voulons pas dans le réseau de la santé et des services sociaux. Les lacunes de cette loi sont les mêmes pour tous. Le manque de transparence, le potentiel de conflits d’intérêts, la tarification, la surveillance de la qualité des services et le coût en sont de bons exemples », de poursuivre madame Skene.
« Le gouvernement Charest est à redéfinir les missions essentielles de l’État et nous ne pouvons cautionner cela. La privatisation menace nos acquis et nos institutions. Comment ce gouvernement peut-il être si entêté alors que les exemples d’échecs sont nombreux? Il était important pour nous d’être ici afin de rappeler au Gouvernement Charest que nous sommes contre les partenariats public-privé et pour lui signifier que nous ne lâchons pas prise et ce, malgré l’adoption de la Loi 61. Nous ne voulons pas de la privatisation », de poursuivre la présidente.
Les principaux arguments du gouvernement pour pousser le développement des PPP sont, entre autres, en avoir pour son argent, une meilleure qualité des services, des économies et des réductions de coûts, un partage de risque entre le public et le privé. « Tous ces arguments ne tiennent pas la route lorsqu’ils sont examinés à la lumière de l’expérience des autres pays ou des autres provinces canadiennes. Le cas de la Grande-Bretagne est criant. Ce pays expérimente les PPP depuis plus de dix ans dans le secteur de la santé et les conclusions sont sans équivoques : la privatisation est un échec sur toute la ligne », de conclure madame Skene.
== Annexe au communiqué de presse ==
Déclaration solennelle
ATTENDU QUE le gouvernement du Québec poursuit son projet de partenariats public-privé;
ATTENDU QUE la privatisation des services publics menace la démocratie puisque l’entreprise privée est imputable seulement envers ses actionnaires tandis que l’État est imputable envers les citoyens du Québec;
ATTENDU QUE le projet du gouvernement risque de porter atteinte aux fondements de notre société et de nos institutions en confiant notamment la santé, la justice et la sécurité publique à l’entreprise privée dont l’objectif ultime est le profit plutôt que l’intérêt public et le respect des droits fondamentaux des citoyens du Québec;
ATTENDU QUE la recherche du profit par l’entreprise privée n’est pas garante de l’intérêt public;
ATTENDU QUE la qualité des services publics risque d’être compromise par la quête du profit au dépens de l’intérêt public;
ATTENDU QUE les employés de l’État soussignés ont un devoir de veiller à l’intérêt public et de fournir des services publics de qualité aux citoyens du Québec;
IL EST RÉSOLU de combattre les projet de partenariats public-privé du gouvernement du Québec qui visent à démanteler des services publics. Pour ce faire, nous convenons de mettre en œuvre des actions communes que nous déterminerons conjointement.
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Mémoire présenté à la Commission des finances publiques dans le cadre de la consultation sur le projet de loi intitulé Loi sur l’Agence des partenariats public-privé du Québec : L’Agence des partenariats public-privé du Québec ou la construction d’un État marchand.