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FIQ (Fédération Interprofessionnelle de la santé du Québec)

Des pots cassés à réparer de toute urgence.

Québec, le 14 avril 2005  –  À l’initiative du Réseau de vigilance, plusieurs leaders syndicaux, populaires, communautaires, étudiants et féministes se sont présentéEs ce matin au Conseil exécutif à Québec pour remettre au premier ministre Jean Charest une série de pots cassés à réparer de toute urgence.

« Ce gouvernement est en train de livrer la société québécoise aux appétits insatiables d’une minorité possédante, affirment unanimement les membres de la délégation dans leur message. Il doit réparer ses erreurs à l’aide sociale, à l’aide financière aux études. Il doit améliorer les revenus et les conditions de vie de l’ensemble des personnes en situation de pauvreté au lieu de se faire le promoteur de l’emploi mal payé, mal protégé, non syndiqué. Il doit maintenir une structure de services publics digne des efforts de solidarité et de démocratie par lesquels les Québécois et Québécoises se sont démarquéEs de l’environnement nord-américain depuis la Révolution tranquille. Il doit assurer un développement viable et durable et non le marchander au plus offrant. Il doit soutenir l’action communautaire autonome et non l’inféoder. »

Un bilan très sombre de deux ans de mal-gouvernance

Deux ans après l’arrivée au pouvoir de Jean Charest, le Réseau de vigilance dresse un bilan très sombre des gestes de l’actuel gouvernement.

« C’est la structure même de la solidarité québécoise que ce gouvernement a entrepris de détruire pièce par pièce depuis deux ans, explique Michèle Asselin, de la Fédération des femmes du Québec, porte-parole de la délégation. Les changements sont sournois et donc difficiles à expliquer dans le tempo rapide de l’actualité. Ils ont frappé partout avec des reculs pour les droits des personnes, en particulier des femmes : dans le domaine de la santé, de l’aide sociale, des relations de travail, du droit associatif, de l’éducation, des outils de développement. Ils auront pour effet très visible de niveler les acquis du Québec vers le bas pour faire l’affaire des provinces et des États voisins, avides du marché que le Québec pourrait constituer notamment par la privatisation des biens et services publics. »

« En quoi est-ce faire avancer le Québec que de détruire les CLSC pour les remplacer par le culte du médecin, de l’hôpital, de la technologie médicale et pharmaceutique, a repris l’autre porte-parole de la délégation, Julie Langlois, du MEPACQ? En quoi est-ce servir la démocratie que de vouloir qu’un organisme à but non lucratif puisse être formé d’une seule personne qui pourra même en récupérer les avoirs à sa dissolution? Nous accusons ce gouvernement de retourner le Québec à la grande noirceur et nous demandons à la population de s’y opposer. »

Le budget 2005-2006 doit indiquer un changement de cap

La délégation a par ailleurs transmis au cabinet de Jean Charest une liste de gestes à poser pour réparer les pots cassés. « Il faut en particulier exclure toute baisse d’impôt et réparer dans le budget 2005-2006 les erreurs du budget 2004-2005, ont expliqué les porte-parole. Souhaitons que ses records d’impopularité incitent le premier ministre à se rendre à l’évidence. »

La liste transmise inclut les réparations suivantes :

  • les 14 M$ nécessaires pour indexer complètement les prestations d’aide sociale rétroactivement au 1er janvier 2005;
  • les 44 M$ nécessaires pour abroger des coupures odieuses liées à des modifications au règlement de l’aide sociale en vigueur depuis cette même date;
  • les 70 M$ nécessaires à l’établissement de la gratuité des médicaments prescrits pour l’ensemble des personnes ayant un revenu de 12 000 $ et moins;
  • la totalité des 103 M$ coupés à l’aide financière aux étudiants et étudiantes par la transformation des bourses en prêts.

Au-delà de ces réparations, la voie à prendre est celle de l’amélioration des protections sociales et des services publics, non de leur compression.

Bloquons Charest

La délégation du Réseau de vigilance s’est ensuite dirigée vers le boulevard Charest pour se joindre au blocage symbolique organisé par le RÉPAC-03-12 et divers groupes de Québec. D’autres activités de protestation ont lieu simultanément aujourd’hui dans plusieurs régions du Québec.

Le Réseau de vigilance est un regroupement large d’organismes québécois incluant des regroupements populaires, communautaires, féministes, bénévoles, étudiants majeurs de même que la majorité des grands syndicats québécois. Il a été formé à l’automne 2003 pour exercer une vigilance active sur les missions essentielles d’un État actif à assurer le bien commun et la réalisation des droits reconnus à chacun et chacune.