Charest fait vraiment une utilisation abusive du jugement Chaoulli.
Montréal, le 17 novembre 2005 – Pour la Fédération des infirmières et infirmiers du Québec (FIIQ), il est indéniable que Jean Charest utilise la décision de la Cour suprême pour arriver à ses fins. "Il en fait une utilisation abusive pour justifier sa volonté de permettre aux assureurs privés de s’introduire dans le système de santé public", de déclarer Michèle Boisclair, vice-présidente de la FIIQ.
D’imminents juristes du Québec viennent confirmer ce que prétendait la FIIQ la semaine dernière. "Ces juristes reconnus affirment, eux aussi, que le gouvernement Charest interprète faussement la décision de la Cour suprême pour justifier la privatisation du système de santé. Le gouvernement du Québec ne peut permettre aux médecins de travailler au privé et au public en même temps tel qu’il l’annonçait la semaine dernière", poursuit madame Boisclair.
D’ailleurs, comme par hasard, ce même gouvernement qui prônait un système à deux vitesses la semaine dernière, a voté hier à l’unanimité une motion proposée par l’opposition soit celle que "l’Assemblée nationale du Québec appuie les propos du ministre de la Santé selon lesquels un système de santé privé parallèle serait socialement inacceptable et fonctionnellement inefficace". Les propos auxquels fait référence cette motion ont été tenus juste avant l’élection d’avril 2003. "La coincidence est assez fascinante. Ils ont adopté cette motion une journée avant la sortie publique de ces juristes!", souligne la vice-présidente.
Pour la Fédération, les conséquences d’un système à deux vitesses seront dramatiques. Ce système risque de drainer le personnel du réseau public vers celui privé, d’augmenter le temps d’attente et de diminuer l’accessibilité aux soins de santé. La FIIQ s’attend donc à ce que le gouvernement Charest corrige le tir immédiatement. "Il doit réviser les solutions proposées qui portent atteinte au système de santé public et qui, de surcroît, sont contraires à la décision de la Cour suprême", de conclure madame Boisclair.