La FIIQ reçoit bien l’annonce mais demeure inquiète.
Montréal, le 16 février 2006 – La Fédération des infirmières et infirmiers du Québec (FIIQ) reçoit relativement bien l’annonce faite par le gouvernement Charest en réponse au jugement Chaoulli mais espère que ce n’est pas que de la poudre aux yeux. « Si, aux dires du gouvernement, il réduit au minimum l’introduction du privé dans le réseau de santé public, pour la FIIQ, c’est le maximum d’ouverture qu’il peut faire. Nous demeurons inquiètes et allons surveiller de très près le déroulement des événements », de déclarer Lina Bonamie, présidente de la FIIQ.
En effet, pour la FIIQ, certains éléments annoncés sont rassurants mais le gouvernement doit maintenant prouver qu’il a une réelle volonté de les concrétiser. « Cette volonté devra passer par des investissements financiers importants dans le réseau public si l’on veut respecter les délais d’attentes. Le gouvernement a fixé à 9 mois ce délai raisonnable avant que les patients puissent recourir à des services privés défrayés par le gouvernement. Il faut être conscient que le contrôle des coûts, nous l’aurons dans ces 9 premiers mois. Passer ce délai, il n’y aura plus ce contrôle et la facture refilée par le privé risque d’être salée », poursuit la présidente.
La possibilité de recourir à des assurances privées demeure et la Fédération est très inquiète. « Le gouvernement a décidé de se soumettre au jugement de la Cour suprême et permet les assurances privées. Les études démontrent que si les services dans le réseau public sont efficaces, le recours à ces assurances est limité. Par contre, la porte à la privatisation pourrait s’ouvrir de manière dramatique si on restreint le réseau de santé public dans sa capacité de répondre aux besoins . Le risque de glisser vers un système à deux vitesses réside ici, d’où l’importance d’injecter dès maintenant des sommes d’argent considérables afin que les infrastructures fonctionnent au maximum et que la main-d’œuvre soit en quantité suffisante dans le réseau public », de poursuivre madame Bonamie.
La Fédération se promet d’être un vrai chien de garde du système de santé public. « Ce gouvernement ne pourra pas agir librement et nous le suivrons de près. Nous allons nous assurer que ce qui a été annoncé est la réelle intention du gouvernement et non une manière de préparer le terrain à une ouverture lente et sournoise de la privatisation dans le réseau de la santé », de conclure la présidente.