La FIIQ non surprise mais préoccupée.
Montréal, le 28 septembre 2006 – La Fédération des infirmières et infirmiers du Québec (FIIQ) est préoccupée par ce que l’on peut apprendre dans le Journal de Montréal de ce matin mais elle n’est pas vraiment surprise. «On savait déjà que le recours aux agences privées d’infirmières existait. Ce qui est préoccupant, c’est que le nombre d’infirmières qui font le choix de travailler dans le privé est de plus en plus important et que le gouvernement a dépensé, l’an dernier, près de 112 millions de dollars pour y avoir recours. De plus, on voit que cette réalité semble maintenant s’étendre à d’autres professionnelles de la santé en situation de pénurie telles que les inhalothérapeutes», de déclarer Michèle Boisclair, vice-présidente à la FIIQ.
Le salaire et les conditions de travail
Le dévoilement de cette situation fait état des raisons qui pousseraient ces professionnelles en soins à faire le choix de travailler au privé. Pour la Fédération, il faut être prudent avec la question salariale. «Le taux horaire des infirmières des agences privées semble peut-être alléchant, mais qu’est-ce que ces dollars représentent réellement?», questionne la vice-présidente. En effet, les infirmières qui vont travailler dans une agence privée n’ont pas le droit aux avantages sociaux tels que l’assurance salaire, le régime de retraite ou des vacances payées.
Également, cette situation indique clairement que les conditions de travail, des professionnelles en soins infirmiers et cardio-respiratoires oeuvrant dans le réseau public, ne sont pas acceptables puisque ces professionnelles font le choix d’aller au privé pour une meilleure souplesse des horaires, moins de temps supplémentaire, etc. «Lors de la dernière ronde de négociation, la Fédération proposait des solutions pour justement les améliorer, mais celle-ci a pris fin abruptement par un décret. De plus, le gouvernement de Jean Charest a voulu décentraliser certaines matières de la négociation. Il va maintenant falloir que les employeurs mettent réellement en place des mesures touchant l’organisation du travail et réinjecter l’argent utilisé pour embaucher du personnel des agences privées dans le réseau public», poursuit madame Boisclair.
Finalement, on ne peut ignorer que l’embauche d’infirmières des agences privées amène une surcharge de travail aux professionnelles travaillant dans le réseau public. «Quand le personnel d’un département doit travailler avec une personne n’ayant jamais mis les pieds dans ce même département, ce n’est pas du tout la même chose que de travailler avec une personne y oeuvrant quotidiennement depuis un certain temps», de conclure la vice-présidente.