Le retard avec le privé s’accroît lentement, mais très sûrement!
Montréal, le 30 novembre 2006 – Les statistiques dévoilées aujourd’hui par l’Institut de la statistique du Québec (ISQ) mettent à nouveau en relief la continuelle détérioration des salaires du personnel des secteurs public et parapublic. Le rapport de l’ISQ démontre en effet qu’un écart continue à se creuser entre les conditions de travail de celles et de ceux qui dispensent les services publics et les autres salariés québécois.
«C’est une situation déplorable, qui démontre que les dernières négociations dans le secteur public, qui se sont terminées par l’imposition d’un gel de salaire de deux ans par le biais de la loi 142, ont contribué à maintenir l’écart qui existe depuis de nombreuses années entre la rémunération des salariées du secteur public et celles des autres salarié-es québécois», indique le Secrétariat intersyndical des services publics (SISP), formé de la Centrale des syndicats du Québec, de la Fédération des infirmières et infirmiers du Québec, du Syndicat de la fonction publique du Québec et du Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec, par l’entremise de leurs présidents respectifs soit monsieur Gilles Dussault du SPGQ, monsieur Michel Sawyer du SFPQ, madame Lina Bonamie de la FIIQ et monsieur Réjean Parent de la CSQ.
Le SISP souligne qu’en 2006, les salaires des employés du secteur public sont de 15,2 % plus bas que ceux de l’ensemble des autres salariés québécois, comparativement à 15,0 % en 2005, 12,1 % en 2004 et 10,3 % en 2003. Si on compare la rémunération globale, ce qui inclut principalement les salaires, les avantages sociaux et les heures de travail, les employés de l’administration québécoise accusent un retard de 12 % cette année.
Lorsqu’on examine la situation salariale des travailleuses et travailleurs du secteur public comparativement aux salarié-es du secteur privé (syndiqués et non-syndiqués), on constate un retard de 15,7 %. Il va sans dire que la même comparaison salariale avec le secteur privé syndiqué est encore plus défavorable aux salarié-es des secteurs public et parapublic, dont le salaire est de 22,1 % moins élevé! « Ce n’est pas la rémunération globale qui sauve la mise : l’écart est de 8,2 % avec le privé et de 20,4 % avec le privé syndiqué. Bref, les écarts, sont toujours aussi importants », expliquent les porte-parole du SISP.
En considérant les années 2001 et 2006, la situation comparative de l’administration québécoise s’affaiblit vis-à-vis de ces deux secteurs, tant sur le plan salarial que sur celui de la rémunération globale, reconnaît d’ailleurs l’ISQ dans un communiqué dévoilé ce matin.
Soulignons que les salaires négociés dans le secteur privé ont augmenté de 2,8% en 2006, alors que le taux d’inflation a atteint 1,9 % pour les trois premiers trimestres de 2006.
L’avenir des services publics
Selon le SISP, la détérioration de la rémunération de ces salarié-es ne sert pas la population québécoise à court, moyen et long termes. À l’aube d’une période où le gouvernement devra renouveler une grande partie de son personnel, le recul des conditions de travail augmentera certainement les difficultés de recrutement ou de rétention de personnel qualifié. Le gouvernement prétend défendre l’avenir des jeunes alors qu’il leur réserve des emplois moins bien rémunérés dans les réseaux publics. Comment maintenir la qualité et la stabilité du bien commun que sont les services publics avec un employeur qui méprise ses travailleuses et ses travailleurs, demandent les chefs syndicaux.
« Nos quatre organisations représentent un maillon essentiel des services publics : les employé-es de l’État en santé, dans les services sociaux, dans les commissions scolaires, dans les cégeps, les organismes gouvernementaux et la fonction publique. Nous faisons cause commune pour défendre des emplois de qualité et des services publics de qualité. Partout au Québec, l’État jouit d’une main-d’œuvre qualifiée dans le secteur public. Ces employé-es sont fiers d’y contribuer », concluent les présidences de la CSQ, de la FIIQ, du SFPQ et du SPGQ.
Profil du SISP
Le Secrétariat intersyndical des services publics (SISP) regroupe plus de 300 000 membres des quatre organisations syndicales, SPGQ, SFPQ, FIIQ et CSQ, dont plus de 245 000 provenant des secteurs public et parapublic. Le SFPQ représente près de 45 000 membres, dont 40 000 sont issus de la fonction publique québécoise. La FIIQ regroupe plus de 56 500 membres du secteur de la santé. La CSQ représente près de 180 000 membres, dont près de 125 000 viennent du secteur public. Quant au SPGQ, il regroupe près de 19 000 personnes de la fonction publique, des sociétés d’État, des réseaux de l’éducation et de la santé du Québec.