La FIQ n’y voit que des mauvaises nouvelles.
Montréal, le 22 janvier 2007 – La Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec – FIQ considère la journée d’aujourd’hui faste en mauvaises nouvelles pour le réseau de la santé mais particulièrement pour les patients de ce même réseau. « Ce que nous apprenons aujourd’hui dans les différents médias ne sont certainement pas des bonnes nouvelles. On voit se concrétiser le désir du gouvernement de Jean Charest d’ouvrir la porte au privé dans le réseau, on apprend que les cadres se sont partagés plus de 14 millions de dollars en bonis et, la cerise sur le sundae, que près de la moitié des lits de l’Hôpital Louis-H. Lafontaine seront fermés. Toutes ces nouvelles affectent la qualité et l’accès aux soins de santé des québécois et des québécoises », de déclarer Lina Bonamie, présidente de la FIQ.
Fermeture de lits
La Fédération a appris, via le journal La Presse, que la direction de l’Hôpital Louis H. Lafontaine a l’intention de fermer près de la moitié de ses lits et de diriger certains de ces mêmes patients dans des centres de longue durée. « Cette décision est inacceptable et dramatique pour ces patients nécessitant des soins particuliers. Où va-t-on les soigner? Dans les CHSLD? Permettez-moi d’en douter puisque présentement, les centres hospitaliers de soins de longue durée ne suffisent pas à la demande », de poursuivre la présidente. La Fédération craint que ces patients se retrouvent à court de services et laissés à eux-mêmes. « C’est un autre bel exemple de la déresponsabilisation de l’État québécois face aux malades », souligne madame Bonamie.
Ouverture d’une clinique privée
La Fédération ne s’étonne pas de l’ouverture de la mégaclinique médicale privée munie d’un bloc opératoire. « On vient officialiser un système à deux vitesses s’adressant aux mieux nantis et financé via les impôts québécois. Il est assez surprenant de constater que, la Loi 33 ayant été adoptée sous le bâillon il y a un peu plus d’un mois, cette clinique soit déjà opérationnelle », souligne la présidente. La Fédération s’est toujours objectée à l’introduction du privé en santé et prône des solutions publiques aux problèmes du système de santé. Elle considère qu’il ne faut pas croire que ces cliniques vont faire diminuer les listes d’attente du réseau public puisqu’elles ne s’adressent qu’à une infime partie de la population. « Et c’est sans compter que les professionnelles de la santé sont dans une situation de pénurie difficile. Où ces cliniques privées vont-elles recruter leurs infirmières et leurs médecins? », questionne la présidente.
Bonis des cadres
Enfin, un article du Journal de Montréal révélait que les cadres du réseau de la santé ont reçu plus de 14 millions de dollars en bonis lors de la dernière année. « Étant donné les coupures, il est assez stupéfiant de voir que les cadres ont reçu des bonis. Les professionnelles en soins infirmiers et cardiorespiratoires, tout comme les autres employé-e-s de l’État, ont subi un gel salarial de 27 mois. Dans ce contexte, on constate que le gouvernement du Québec méprise ses salariées », de conclure madame Bonamie.
Profil de la FIQ
Le 1er décembre 2006, la Fédération des infirmières et infirmiers du Québec (FIIQ) a adopté un nouveau nom soit, la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec ‑ FIQ et représente 57 000 professionnelles en soins infirmiers et cardiorespiratoires.