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FIQ (Fédération Interprofessionnelle de la santé du Québec)

Une politique industrielle au détriment d’une réelle politique du médicament.

Montréal, le 1er février 2007  –  En réaction à la présentation du ministre de la Santé et des Services sociaux, monsieur Philippe Couillard, la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec – FIQ considère que le gouvernement du Québec a présenté une politique industrielle et non une réelle politique du médicament. « En février 2005, la Fédération avait mentionné au ministre Couillard, lors de la consultation sur cette même politique, que cette dernière faisait abstraction d’une vision axée sur la santé publique et qu’elle semblait plutôt soutenir l’industrie du médicament d’origine. Près d’un an plus tard et suite à un survol de la politique présentée ce matin, nous arrivons au même constat », de déclarer Lina Bonamie, présidente de la FIQ.

À l’avantage des entreprises pharmaceutiques

Pour la Fédération, il ne fait aucun doute que cette politique aura comme effet de mettre davantage de dollars dans les poches des entreprises pharmaceutiques. « Le gouvernement semble inquiet de la prospérité économique des entreprises pharmaceutiques. Pourtant, elles ne semblent pas en danger puisque leurs profits ne cessent d’augmenter et ce même si les prix des médicaments sont gelés depuis 1994. Pourquoi? Parce que la consommation de médicaments n’a  cessé d’augmenter au cours des dernières années ce qui a largement compensé ce gel. Donc, pourquoi ce dégel si ce n’est que pour permettre des  profits encore plus grands pour ces entreprises? », questionne madame Bonamie.

Également, le ministre Couillard mentionne que l’impact financier de cette politique du médicament sera de 14,6 millions de dollars. La Fédération constate que la facture risque d’être refilée aux usagers du Régime général d’assurance médicaments ainsi qu’à l’ensemble des contribuables qui financent le système de santé via leurs impôts.

De plus, la Fédération estime que le gouvernement du Québec aurait dû abolir la règle des 15 ans. « Le Québec est la seule province à avoir une telle politique. Ainsi, en ajoutant les 20 ans de protection accordés aux brevets pharmaceutiques, cela veut dire que l’on élimine la concurrence pour une période de 35 ans. S’il n’y a pas de concurrence, il devient donc impossible de voir ces compagnies pharmaceutiques baisser leurs prix », poursuit la présidente.

Quelques bonnes nouvelles

L’annonce d’étendre la gratuité des médicaments aux personnes assistées sociales ainsi qu’aux personnes âgées qui reçoivent au moins 94% du supplément de revenu garanti réjouit la FIQ. « C’est une bonne nouvelle pour ces personnes mais nous aurions désiré que le gouvernement du Québec l’accorde à toutes les personnes ayant un revenu en dessous du seuil de pauvreté soit, 12 000 $ », souligne madame Bonamie.

L’autre bonne nouvelle est la mise en place d’un service complémentaire « info-médicaments ». « Les personnes auront au moins un service rapide leur permettant d’obtenir des renseignements sur leur prise de médicaments. Cela aura certainement des effets bénéfiques puisque nous savons déjà qu’un bon nombre de personnes se retrouvent à l’hôpital dû à une mauvaise consommation de médicaments », de conclure la présidente.

Profil de la FIQ

Le 1er décembre 2006, la Fédération des infirmières et infirmiers du Québec (FIIQ) a adopté un nouveau nom soit, la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ). La FIQ représente 57 000 professionnelles en soins infirmiers et cardiorespiratoires.