Notre voix porte, la vôtre aussi!
Le règlement du dossier de l’équité salariale
a ravi plusieurs de nos membres, mais a toutefois provoqué des
questionnements et des déceptions chez d’autres.
En effet, des infirmières cliniciennes, pour lesquelles
aucun ajustement de salaire n’a été prévu
puisque leur salaire a été ajusté en avril
2000, ont clairement exprimé leur mécontentement.
Ainsi, certaines questions ont été soulevées,
dont celle de l’ajustement des échelles salariales
des infirmières de formation collégiale. Malheureusement,
cet ajustement crée un effet pervers touchant directement
les infirmières cliniciennes et fait en sorte que, dans
les premiers échelons, la rémunération des
infirmières de formation universitaire est inférieure à celle
des infirmières de formation collégiale.
La FIQ comprend et soutient les infirmières cliniciennes
dans leurs revendications de voir leur travail et leur formation
reconnus par une rémunération adéquate.
Nous sommes conscientes des impacts que cette situation peut
avoir sur l’attraction dans la profession, la motivation
et la valorisation au travail de même que sur la volonté des
infirmières d’entreprendre des études universitaires.
À cette fin, la Fédération entend mettre
rapidement sur pied le comité prévu à la
lettre d’entente no 3 du décret tenant lieu de convention
collective relative à la classification de certaines infirmières.
Il y est précisé que l’emploi d’infirmière
clinicienne pourra faire l’objet d’une nouvelle évaluation.
Ainsi, nous serons en mesure de faire valoir et reconnaître, à cette
tribune et plus tard lors de la phase de maintien de l’équité,
tous les rôles et responsabilités incombant aux
infirmières cliniciennes.
Soyez assurées que la FIQ entend fournir tous les efforts
nécessaires pour que la voix des infirmières cliniciennes
soit entendue et comprise.
Dans un autre ordre d’idées, le Bureau international
du travail (B.I.T.) a donné raison à la Fédération
qui a déposé une plainte, en mars 2006, contre
le gouvernement du Québec à la suite du décret
imposé par le gouvernement Charest en décembre
2005.
La FIQ et d’autres organisations alléguaient que
le gouvernement a adopté une loi imposant les conditions
de travail aux travailleuses et travailleurs de la fonction publique,
des réseaux de l’éducation et de la santé et
des services sociaux du Québec, violant leur droit fondamental à la
négociation collective, sans négociations ni consultations
préalables, leur enlevant le droit de grève sans
leur accorder une procédure de rechange pour le règlement
des différends, comme la médiation, la conciliation
ou l’arbitrage.
Plusieurs questions ont été soulevées quant à certaines
irrégularités dans la procédure d’adoption
de cette loi, la reconduction de conventions collectives, l’imposition
de conditions de travail, la violation de l’obligation
de négocier de bonne foi, la violation du droit de grève
ainsi que la présence de sanctions disproportionnées
en cas de non-respect des dispositions interdisant le recours à la
grève ou à des moyens de pression.
La FIQ est très satisfaite des observations du Comité de
la liberté syndicale qui reconnaît, notamment, que
la Loi 43 (projet de loi 142) a été adoptée
dans le cadre de délibérations non démocratiques,
sans commission parlementaire ni consultations publiques, de
manière précipitée, en session spéciale
de l’Assemblée nationale, et sans urgence apparente.
Certains amendements ont même été ajoutés
après que la loi ait été sanctionnée.
Le comité a aussi rappelé que le droit de négocier
librement avec les employeurs au sujet des conditions de travail
constitue un élément essentiel de la liberté syndicale.
Ainsi, les syndicats devraient avoir le droit, par le moyen de
négociations collectives ou par tout autre moyen légal,
de chercher à améliorer les conditions de vie et
de travail de celles et ceux qu’ils représentent
et les autorités publiques devraient s’abstenir
de toute intervention de nature à limiter ce droit ou à en
entraver l’exercice légal.
En ce qui a trait à la reconduction des conventions collectives
jusqu’en 2010, le comité a considéré cette
durée excessive et prie le gouvernement, entre autres,
de revoir la restriction sur l’augmentation salariale avec
les partenaires sociaux, si possible en demandant une étude
par une personne indépendante ayant la confiance de toutes
les parties.
Le comité rappelle aussi qu’il a toujours soutenu
que le droit de grève est un des moyens essentiels dont
disposent les travailleuses et travailleurs ainsi que leurs organisations
pour promouvoir et défendre leurs intérêts économiques
et sociaux. Le comité a ajouté que le fait d’imposer
des sanctions pour faits de grève n’est pas de nature à favoriser
le développement de relations professionnelles harmonieuses.
Enfin, le comité prie instamment le gouvernement d’amender
la loi 43 et d’éviter, à l’avenir,
le recours à de telles interventions législatives,
sans consultations franches et approfondies avec les parties
impliquées.
La Fédération réitère donc avec
force ces propos : La FIQ, une voix qui porte, des gestes
qui comptent.
En terminant, nous vous invitons à envoyer un message à votre
député lui demandant d’intervenir auprès
du gouvernement afin que ce dernier se conforme, dans les plus
brefs délais, aux recommandations du B.I.T. Vous pouvez
d’ailleurs utiliser un
message prérédigé.
Syndicalement,