Un autobus « FIQ » sillonne les rues de Montréal pour dénoncer certains employeurs
Montréal, le 23 mai 2007 – Différents syndicats, représentant les professionnelles en soins infirmiers et cardiorespiratoires de la région de Montréal et affiliés à la Fédération interprofessionnelle de la santé – FIQ, se sont mobilisés aujourd’hui afin de dénoncer les employeurs qui refusent de négocier de bonne foi les dispositions locales des conventions collectives. C’est à bord d’un autobus aux couleurs de la FIQ et placardé d’affiches indiquant : « Pour nous garder, faut négocier! » qu’ils ont sillonné les rues de Montréal. Le message s’adresse directement aux employeurs qui tardent à mettre en place des conditions de travail acceptables pour les professionnelles en soins. Trois établissements ont particulièrement été ciblés et les participantes y ont fait du piquetage symbolique.
« Nous sommes ici aujourd’hui pour dire publiquement que certains employeurs de la région de Montréal n’ont pas encore saisi l’importance d’une réelle négociation pour mettre en place des pistes de solutions et améliorer les conditions de travail des professionnelles en soins. Dans un contexte de pénurie, comment peuvent-ils faire preuve d’autant d’arrogance et de fermeture quant à la qualité de vie de leurs professionnelles? », questionne Lina Bonamie, présidente de la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec – FIQ.
État de la situation
Rappelons que le gouvernement libéral de Jean Charest a modifié le processus de négociation de la convention collective en décentralisant 26 matières. Ces dernières doivent être négociées localement avec les employeurs.
En décembre 2005, ce même gouvernement a décrété la grande majorité des conditions de travail et salariales des professionnelles en soins infirmiers et cardiorespiratoires. Selon lui, le processus de négociation locale devait permettre de répondre aux besoins des professionnelles. « Certains employeurs l’ont compris et démontrent une réelle volonté d’améliorer les conditions de travail de leurs professionnelles puisque des ententes ont été conclues. Malheureusement, d’autres employeurs maintiennent une attitude de fermeture face à ce processus de négociation et, dans certains cas, les discussions devront probablement se faire devant un médiateur-arbitre afin de dénouer l’impasse. C’est, entre autres, le cas à la Résidence Angelica, à l’Hôpital Santa Cabrini ainsi qu’au CSSS Cavendish », de dire Régine Laurent, présidente de l’Alliance interprofessionnelle de Montréal (AIM) et Michel Léger, président des Professionnel(le)s en soins de santé unis (PSSU).
Pourtant, au dire même de l’Association québécoise des établissements de santé et de services sociaux (AQESSS), la négociation locale est une opportunité pour réduire les heures supplémentaires, pour favoriser la stabilisation en emploi et la conciliation famille-travail ainsi que le maintien et le développement des compétences.
Au centre des préoccupations : l’attraction et la rétention des professionnelles
La pénurie touchant les professionnelles en soins affecte grandement leurs conditions de travail. Depuis plusieurs années, l’attraction et la rétention de ces professionnelles sont difficiles et cela est directement lié aux conditions de travail. « Les heures supplémentaires obligatoires et la surcharge de travail sont leur lot quotidien. Pour attirer une relève suffisante et la retenir dans le réseau, il faut la volonté de la part des employeurs de s’asseoir et d’identifier, avec nous, de meilleures pistes de solutions à mettre de l’avant », de poursuivre les porte-parole syndicaux. Il ne fait aucun doute qu’une réelle planification de la main-d’œuvre pourrait être un excellent point de départ. Les employeurs ne peuvent plus continuer à faire de la planification au jour le jour.
Une compétition entre les établissements
Pour les représentantes syndicales, il est incompréhensible de voir des employeurs s’entêter ainsi. Certains d’entre eux ne semblent pas réaliser que cette négociation est également dans leur intérêt. « Leur attitude va créer une distorsion entre les conditions de travail des différents établissements de la région de Montréal et, par le fait même, une compétition dans le recrutement des professionnelles de leurs propres établissements », de conclure la présidente de la FIQ.
Profil de la FIQ
Le 1er décembre 2006, la Fédération des infirmières et infirmiers du Québec (FIIQ) a adopté un nouveau nom soit, la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec – FIQ. La FIQ représente 57 000 professionnelles en soins infirmiers et cardiorespiratoires.