La Fédération demeure sur le qui-vive
Les dernières semaines ont été plutôt
mouvementées sur la scène politique et, définitivement,
le secteur de la santé n’a pas été épargné.
Malgré l’approche des vacances estivales, la Fédération
demeure sur le qui-vive et reviendra en force dès l’automne
pour poursuivre ses revendications auprès du gouvernement.
En mai dernier, après avoir pris connaissance des recommandations
faites par le Bureau
international du travail (BIT), la Fédération
a enjoint le gouvernement Charest d’y donner suite. En
effet, le BIT a donné raison à la FIQ qui a déposé une
plainte, en mars 2006, contre le gouvernement du Québec
concernant le décret (Loi 43) de décembre 2005.
Cette loi a imposé les conditions de travail des employés
de l’État et gelé leur salaire pour plus
de deux ans.
Le BIT a clairement établi que l’adoption de la
Loi 43 a contrevenu aux dispositions des conventions internationales
du travail dont le Canada et, par conséquent, le Québec
sont signataires.
Malgré cette condamnation internationale, le gouvernement
et les partis d’opposition demeurent silencieux. La FIQ,
avec les membres du Secrétariat intersyndical des services
publics, s’est dotée d’un plan d’action
visant à forcer les parlementaires à se commettre
et à agir dans ce dossier. Des rencontres avec différents
députés ont déjà eu lieu, mais aucune
mesure concrète n’a encore été prise.
La Fédération poursuit ses actions en ce sens.
Toujours au mois de mai, le discours d’ouverture de la 38e législature
de l’Assemblée nationale prononcé par le
premier ministre a confirmé ce que la FIQ craignait depuis
l’adoption du projet de loi 33, soit la mise en place d’un
réel système de santé à deux vitesses.
Pour la Fédération, l’ouverture des cliniques
privées affiliées était prévisible
puisqu’il en était question dans ce projet de loi,
mais le gouvernement a franchi une étape supplémentaire
en annonçant que la garantie d’accès ne se
limiterait plus à trois chirurgies. Les professionnelles
en soins vivent une pénurie importante et la situation
risque de s’aggraver puisque le secteur privé drainera
les ressources du public. Pire encore, il y aura, au Québec,
une médecine pour les riches et une pour les pauvres et
se sont assurément les patient-e-s du système public
qui écoperont de ces décisions politiques.
Le budget présenté le 24 mai par Monique Jérôme-Forget
va aussi à l’encontre de ce que la FIQ préconise.
La Fédération condamne le choix de baisser les
impôts et le dégel des frais de scolarité puisque
la santé et l’éducation sont des choix collectifs
qui ont été reconfirmés par la population
québécoise et qu’il faut donc protéger.
La Fédération considère que l’argent
disponible ne devrait pas être consacré à des
baisses d’impôts, mais plutôt servir à améliorer
les services à la population dans le réseau de
la santé et de l’éducation.
Pour assurer la pérennité du système québécois,
le gouvernement poursuit sa croisade contre le système
public de santé et n’a de cesse d’encourager
sa privatisation. Il pousse même l’odieux jusqu’à créer
un groupe de travail sur le financement de la santé, présidé par
Claude Castonguay. La FIQ est en désaccord avec la nomination
de monsieur Castonguay dont les récentes déclarations
publiques indiquent clairement qu’il prône un système
d’utilisateur payeur et qu’il ne possède pas
la neutralité nécessaire à un tel débat.
En toute logique, ce mandat devrait être donné au
Commissaire à la santé, nommé par le ministre,
puisque son rôle est d’apprécier, de consulter,
d’informer et de faire des recommandations au ministre
sur toutes les grandes questions relatives à la santé et
aux services sociaux, y compris le financement.
Un autre dossier, préoccupant la FIQ depuis plusieurs
années et sur lequel elle se penchera davantage dans les
prochains mois, est celui des heures supplémentaires effectuées
dans les établissements de santé. Habituellement,
le recours aux heures supplémentaires trouve sa raison
d’être dans l’obligation qu’ont les employeurs
de répondre à un surcroît de travail, à une
absence imprévue de personnel ou à une urgence.
Ce n’est malheureusement pas le cas dans le réseau
de la santé au Québec puisque, depuis des années,
les heures supplémentaires, obligatoires ou volontaires,
sont utilisées comme mesure pour réduire l’impact
de la pénurie de professionnelles en soins dans les établissements.
Il y a bel et bien une pénurie de professionnelles en
soins, mais il importe de mentionner qu’elle est, à bien
des égards, le fruit de décisions politiques :
les compressions budgétaires, les coupures de postes,
les nombreux départs à la retraite et le contingentement
scolaire de plusieurs professions du domaine de la santé ont
concouru à créer cette situation. Un cahier spécial,
traitant des heures supplémentaires, sera inséré dans
la prochaine édition du FIQ en Action. Faisant le point
sur la situation, ce cahier propose différentes pistes
de réflexion et de solution.
Bon été à toutes!
Syndicalement,