Pour la FIQ, cela signifie un peu d’oxygène pour l’été mais il faudra plus
Montréal, le 29 juin 2007 – La Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec — FIQ accueille favorablement l’annonce faite par le ministre de la Santé et des Services sociaux concernant les primes additionnelles aux infirmières œuvrant dans les unités de soins intensifs et les urgences. « C’est un pas dans la bonne direction, mais il ne faut pas oublier que ces mesures seront en vigueur pour seulement dix semaines. Ces primes constituent une reconnaissance pour ces infirmières travaillant dans des conditions extrêmement difficiles. Il faudra voir dans quelles mesures cette annonce aura un impact pour la période estivale puisque dans les faits ces primes ne donnent pas de bras supplémentaires à ces infirmières », de dire Lina Bonamie, présidente de la FIQ.
Des mesures insuffisantes
Quoiqu’elle salue l’initiative du gouvernement, la Fédération y trouve des effets pervers. En effet, on crée des catégories différentes d’infirmières selon qu’elles travaillent dans un très gros établissement ou dans un autre plus petit. « Le nombre d’infirmières travaillant dans une urgence, par exemple, est déterminé selon le nombre de lits qu’elle possède. Ainsi, quand normalement cinq infirmières devraient être à l’urgence et qu’elles sont seulement deux, est-ce moins pire que si elles devraient être quinze infirmières et qu’elles se retrouvent à onze? », questionne madame Bonamie.
De plus, la Fédération déplore que le gouvernement n’ait pas octroyé ces primes à d’autres professionnelles en soins travaillant dans ces unités. « Il y a d’autres professionnelles qui sont également en situation de pénurie et elles travaillent également dans des conditions difficiles. On les a complètement oubliées », poursuit la présidente.
Un comité de travail à l’automne
La Fédération participera à un comité de travail mis sur pied par le ministère de la Santé et débutera ses travaux à l’automne 2007. Ce comité aura comme mandat de travailler à des solutions et des mesures structurantes ainsi qu’à l’élaboration d’un plan d’action visant à contrer la pénurie d’infirmières. « Une mesure comme celle annoncée aujourd’hui peut sembler intéressante mais il ne faut pas oublier que ce que veulent les professionnelles en soins, ce sont des conditions de travail acceptables. Et dans ces conditions il n’y a pas simplement une question de salaire, il y a beaucoup plus », souligne madame Bonamie. Pour la Fédération, deux mots sont essentiels dans la problématique de la pénurie : attraction et rétention. « Il faut être capable d’attirer des professionnelles dans notre réseau de la santé mais il faut également être en mesure de les retenir. Dans les conditions de travail actuelles, les nouvelles infirmières ne restent pas. Et le problème ne se limite pas aux soins intensifs et aux urgences, il est généralisé », de conclure la présidente.
Profil de la FIQ
Le 1er décembre 2006, la Fédération des infirmières et infirmiers du Québec (FIIQ) a adopté un nouveau nom soit, la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec — FIQ. La FIQ représente 57 000 professionnelles en soins infirmiers et cardiorespiratoires.