Les leaders syndicaux du SISP réclament la même justice pour l’ensemble des travailleuses et des travailleurs du secteur public
Montréal, le 19 septembre 2007 – Au lendemain de l’annonce d’un accord intervenu entre Québec et les médecins spécialistes, les présidentes et présidents des cinq organisations syndicales CSQ, FIQ, SFPQ, APTS et SPGQ, regroupées au sein du Secrétariat intersyndical des services publics (SISP), sont unanimes à exiger du gouvernement qu’il accorde le même traitement à l’ensemble des 500 000 travailleuses et travailleurs du secteur public, dont les 250 000 représentés au sein du SISP.
Les leaders syndicaux Réjean Parent (CSQ), Lina Bonamie (FIQ), Michel Sawyer (SFPQ), Dominique Verreault (APTS) et Gilles Dussault (SPGQ) soutiennent qu’il est profondément injuste que le gouvernement du Québec accorde une hausse de rémunération de 65 % sur 10 ans aux médecins spécialistes, pendant qu’il laisse un demi-million d’employés de l’Etat continuer de subir les effets de conditions de travail imposées par décret.
Les dirigeants du SISP précisent bien qu’ils ne dénoncent pas l’augmentation accordée aux médecins spécialistes, mais bien plutôt le fait que les travailleuses et les travailleurs du secteur public n’ont pas droit au même traitement.
« Force est de constater que les médecins spécialistes comptent déjà parmi les plus hauts salariés, ce qui est loin d’être le cas avec les travailleuses et les travailleurs du secteur public dont le salaire moyen est inférieur de 15 % avec le secteur privé », rappellent les cinq chefs syndicaux.
Un gouvernement qui doit faire preuve de justice
« Nous n’avons aucun problème avec le fait de mieux rémunérer les médecins spécialistes pour nous assurer qu’ils continueront de pratiquer ici. Cependant, il y a plusieurs autres professions dans le secteur public qui n’ont pas non plus la parité avec le reste du Canada et qui doivent faire face aussi à des pénuries de personnel et à des problèmes de rétention. Un gouvernement qui se veut vraiment juste devrait manifester une volonté d’abolir les iniquités salariales que subissent l’ensemble des travailleuses et des travailleurs du secteur public, et non pas seulement les spécialistes qui sont déjà les plus hauts salariés de notre système », soutiennent les cinq leaders syndicaux.
Une différence de traitement énorme et injuste
Les dirigeants du SISP se disent également surpris de constater que le gouvernement Charest a trouvé 1,3 milliard de dollars dans ses coffres alors que la présidente du Conseil du trésor, Mme Monique Jérôme-Forget, soutenait lors des dernières négociations ne disposer d’aucune marge de manoeuvre pour augmenter de façon notable les salaires des employés de l’Etat.
« Les médecins spécialistes viennent d’obtenir des augmentations de rémunération de 65 % de la part d’un gouvernement qui a obligé ses employés, par décret, à devoir se contenter de minces augmentations salariales de 8 % jusqu’en 2010. La différence de traitement est énorme et profondément injuste », dénoncent les chefs syndicaux.
Un cadre financier imposé qui ne tient plus
Les leaders syndicaux Réjean Parent, Lina Bonamie, Michel Sawyer, Dominique Verreault et Gilles Dussault soutiennent que le gouvernement du Québec n’a pas d’autre choix que de lever le cadre financier qu’il a imposé aux travailleuses et aux travailleurs du secteur public et de s’asseoir avec les organisations syndicales pour revoir les salaires dans le secteur public.
« Après avoir levé la loi spéciale qu’il avait lui-même imposée aux médecins spécialistes et accepté d’augmenter leur rémunération, le gouvernement n’a plus aucune légitimité pour continuer à soutenir un discours contraire avec les employés de l’Etat. Si les supposés arguments sur la capacité de payer limitée de l’Etat ne s’appliquent plus aux médecins spécialistes, il n’y a aucune raison valable pour qu’on continue à imposer le joug de cette fausse logique aux travailleuses et aux travailleurs du secteur public », concluent les dirigeants syndicaux du SISP.