Publication de Force publique à 300 000 exemplaires — Le SISP mobilise ses troupes pour contrer la privatisation des services publics
Montréal, le 4 novembre 2007 — Le Secrétariat intersyndical des services publics (SISP), qui représente le plus grand nombre de travailleuses et de travailleurs syndiqués du secteur public au Québec, vient de franchir une nouvelle étape pour mobiliser ses membres contre les manœuvres de privatisation des services publics du gouvernement Charest en publiant un bulletin d’information à l’intention de l’ensemble de ses membres.
Edité à 300 000 exemplaires, le bulletin d’information Force publique sera distribué dès cette semaine aux 300 000 travailleuses et travailleurs syndiqués membres de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), de la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ), du Syndicat de la fonction publique du Québec (SFPQ, de l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS) et du Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ).
La publication de Force publique est un autre geste qui concrétise la volonté des dirigeantes et des dirigeants des organisations syndicales membres du SISP de renforcer leurs liens afin de défendre et valoriser les services publics ainsi que les personnes qui y oeuvrent. D’ailleurs, la première page du bulletin d’information présente un texte signé par les présidentes et les présidents de la FIQ, Lina Bonamie, de l’APTS, Dominique Verreault, de la CSQ, Réjean Parent, du SFPQ, Michel Sawyer et du SPGQ, Gilles Dussault, qui soutiennent que le Québec traverse une crise de valeurs qui met en péril la survie des services publics.
Un modèle de société menacé
Pour les présidentes et les présidents du SISP, il n’y a pas que les services publics qui sont menacés, mais également le modèle de société juste, égalitaire et solidaire que le Québec s’est donné à la suite de la Révolution tranquille et que certains groupes de pression de droite voudraient remplacer par un système néolibéral.
« D’un côté, se trouve le modèle social-démocrate qui a rendu possible la construction d’un Québec moderne et permis à tous les Québécois et Québécoises, peu importe leur revenu, d’avoir accès à un ensemble de services publics gratuits et de qualité, ce qui n’était pas le cas auparavant. De l’autre, on retrouve le modèle néolibéral où l’on souhaite un retour à une plus grande privatisation, avec une accessibilité aux services et le droit à une qualité de services qui varie en fonction de la capacité de payer des utilisateurs », expliquent les leaders du SISP.
Un pouvoir économique insatiable de profits et d’enrichissement
Les présidentes et les présidents du SISP soutiennent que dans un monde où le pouvoir économique a considérablement accru son emprise, « les services publics demeurent le dernier secteur d’activité où il n’a pas réussi à imposer ses règles. Il est évident que sa volonté d’expansion, au nom d’une recherche insatiable de profits et d’enrichissement, le pousse irrémédiablement dans cette direction. Cependant, il faut réussir à soustraire les services publics à la logique dévastatrice du marché ».
Les leaders syndicaux du SISP se disent convaincus que les organisations syndicales, particulièrement du secteur public, sont l’un des derniers remparts qui peut mettre un frein au processus de privatisation des services publics et de démantèlement de l’État québécois qui a été mis en branle. Ils appellent donc leurs 300 000 membres à se mobiliser en conséquence.
Plan d’action commun
Il faut également mentionner que les exécutifs des cinq organisations syndicales regroupées au sein du SISP se sont rencontrés au mois d’octobre dernier afin d’élaborer un plan d’action commun pour défendre et valoriser les services publics. La publication du bulletin Force publique sera donc suivie d’autres actions qui seront mises en branle au cours des prochains mois.
Vous pouvez trouver le texte intégral du bulletin Force publique à l’adresse Internet suivante : http://sisp.qc.net.
Profil du SISP
Le SISP regroupe 300 000 membres, issus de cinq organisations syndicales (CSQ, FIQ, SFPQ, APTS et SPGQ), dont près de 245 000 proviennent des secteurs public, parapublic et péripublic. Le SFPQ représente 43 000 membres, dont 40 000 sont issus de la fonction publique québécoise. La FIQ regroupe 57 000 membres du secteur de la santé. La CSQ représente près de 155 000 membres, dont près de 100 000 oeuvrent au sein des secteurs de l’éducation et de la santé. Quant au SPGQ, il regroupe près de 19 000 personnes de la fonction publique, des sociétés d’État, des réseaux de l’éducation et de la santé du Québec. Pour sa part, l’APTS représente 26 000 travailleuses et travailleurs occupant des postes professionnels ou techniques au sein du réseau public de la santé et des services sociaux.