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FIQ (Fédération Interprofessionnelle de la santé du Québec)

Le droit à l’avortement : un acquis toujours fragile

Le mois dernier, dans mon Billet, je rappelais à quel point le rêve est important, à quel point il est un moteur de changement et je rendais hommage à celles et ceux qui ont osé avoir des rêves. En voici un autre bel exemple.

Dans les années 70, au Québec, des femmes rêvaient d’un monde où elles auraient le contrôle de leur corps, où elles auraient le nombre d’enfants qu’elles désirent, où elles pourraient décider de ne pas poursuivre une grossesse sans mettre en danger leur vie, leur santé ou leur sécurité. Pendant 20 ans, des Québécoises ont mené un combat sans relâche : manifestations, pressions politiques, conférences de presse, mises sur pied de cliniques illégales, batailles judiciaires, etc.

Finalement, le 28 janvier 1988, la Cour suprême du Canada rendait un jugement historique dans la cause du docteur Henry Morgentaler, couronnant 20 ans de luttes. Ce jugement invalidait les dispositions de l’article 251 du Code criminel, en vigueur depuis 1969, qui statuaient que l’avortement était un acte criminel, sauf s’il était approuvé par un comité d’avortement thérapeutique, formé de trois médecins, lorsque ceux-ci en venaient à la conclusion que la poursuite de la grossesse mettait en danger la vie ou la santé de la femme enceinte.

Dans son jugement, la Cour suprême statuait que l’article 251 portait atteinte à la sécurité de la personne, car « forcer une femme, sous la menace de sanction criminelle, à mener le fœtus à terme […] est une ingérence profonde à l’égard de son corps et donc une atteinte à la sécurité de sa personne. »

Ainsi, il y a vingt ans, l’avortement a été décriminalisé. Toutefois, un gain n’est jamais acquis une fois pour toute; le démantèlement du système de santé publique en est la preuve. Ceci est d’autant plus vrai depuis que la nouvelle droite siège à Ottawa et qu’un vent de conservatisme souffle sur la société. Il ne suffirait que d’un nouveau projet de loi du gouvernement pour que le droit à l’avortement soit chose du passé.

Il ne faut donc pas se contenter d’avoir des rêves, il faut aussi s’assurer que personne ne détruise ces rêves devenus réalité!

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