« L’attitude du ministre Couillard est de mauvais augure pour la suite des choses » — Lina Bonamie, présidente de la FIQ
Montréal, le 12 mars 2008 — La Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec – FIQ est renversée de voir le ministre Couillard faire des annonces à l’emporte pièce sous prétexte de vouloir soulager les professionnelles en soins infirmiers et elle est particulièrement soucieuse pour la suite des choses. « Nous avons clairement fait savoir aux représentants du ministre Couillard qu’il était hors de question d’implanter un projet pilote à l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont dans le contexte actuel. Eh bien, le ministre fait fi de notre opposition et impose sa décision! Sur trois projets pilotes, il en impose un. Que va-t-il faire avec les recommandations de la Table nationale sur la main-d’œuvre infirmière se terminant à la fin du mois de mars? Avec une telle attitude, on est en droit de se questionner », de dire Lina Bonamie, présidente de la FIQ.
Pour la Fédération, la problématique de la main-d’œuvre infirmière et de la pénurie l’affectant est complexe et nécessite un ensemble d’actions à poser. La FIQ n’est pas contre les projets pilotes, mais elle aurait souhaité trouver une oreille plus attentive auprès du ministre. « Les opérations de relations publiques de monsieur Couillard, on commence sérieusement à les trouver déplacées. Les conditions de travail dans lesquelles les infirmières, et bien d’autres professionnelles, doivent travailler sont difficiles. Pour que de tels projets pilotes puissent fonctionner, il faut bien cibler les établissements et s’assurer d’avoir des conditions favorables pour leur réussite. L’Hôpital Maisonneuve-Rosemont n’a pas ces conditions favorables puisque les relations de travail y sont particulièrement tendues. L’attitude de l’employeur face à ses professionnelles en soins est exécrable. Ainsi, après toutes nos mises en garde, le ministre Couillard persiste et signe en imposant un projet pilote dans cet hôpital. Aucun projet pilote ne pourra avoir lieu dans cet hôpital sans l’accord du syndicat local représentant ces professionnelles », de poursuivre madame Bonamie.
Mais, au delà de cette parade du ministre de la Santé, la Fédération souhaite que les deux autres projets pilotes puissent fonctionner. « Notre frustration face à la façon de procéder du ministre Couillard ne nous rend pas aveugles pour autant. Les professionnelles en soins ne font pas de la politique, elles travaillent d’arrache-pied, depuis plusieurs années, afin d’offrir des soins de qualité à la population. Ces projets pilotes peuvent certainement amener des résultats positifs et permettre aux professionnelles en soins infirmiers et cardiorespiratoires de travailler dans de meilleures conditions. Ainsi, on pourra par la suite voir la possibilité d’exporter ces projets à d’autres établissements durement touchés par la pénurie », de conclure la présidente.
Profil de la FIQ
Le 1er décembre 2006, la Fédération des infirmières et infirmiers du Québec (FIIQ) a adopté un nouveau nom soit, la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québe — FIQ. La FIQ représente 57 000 professionnelles en soins infirmiers et cardiorespiratoires.