« Des mesures intéressantes mais non suffisantes pour agir réellement sur l’attraction et la rétention des infirmières » – Lina Bonamie, pr&eacu
Québec, le 17 juin 2008 — La Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec – FIQ salue les mesures annoncées aujourd’hui par le ministre Philippe Couillard donnant suite aux travaux de la Table de concertation sur la main-d’œuvre en soins infirmiers, mais émet plusieurs bémols. Pour Lina Bonamie, présidente de la FIQ, il est certain que les mesures annoncées devront, pour une fois, être réellement mises en place. « Ce que le ministre Couillard a présenté aujourd’hui, ce sont des pistes de solutions que nous réclamons depuis plusieurs années. Nous sommes heureuses de constater qu’il semble, cette fois-ci, avoir réellement entendu notre message mais nous avons encore perdu un temps fou inutilement. De plus, il est difficile de nous prononcer clairement sur les impacts réels puisque, même si la Fédération a participé activement aux travaux de la Table, nous n’avons pas tous les détails des annonces d’aujourd’hui que nous devrons analyser en profondeur». En effet, le rapport remis à monsieur Couillard par madame Francine Girard n’avait pas été transmis aux participant-e-s de la Table avant la présentation publique du ministre.
L’enthousiasme du ministre
La Fédération souhaite que l’enthousiasme de monsieur Couillard soit contagieux auprès des directions d’établissements de santé. « Le ministre a plusieurs fois répété qu’il souhaite la titularisation des postes à temps complet. Il faudra certainement que le ministre intervienne auprès des employeurs puisque, jusqu’à maintenant, la majorité de ces derniers refusent de titulariser pour deux jours/semaine, faute, selon eux, de moyens financiers. Imaginez lorsque nous discuterons avec eux de titulariser pour du temps complet! », de poursuivre la présidente. Cette préoccupation de la Fédération émane principalement du fait que le ministre annonce l’injection de 80 millions de dollars. Ce montant inclut le 37 millions dédiés aux primes accordées au personnel infirmier en soins critiques. « Il ne reste plus beaucoup d’argent pour financer l’achat d’équipement, les projets pilotes et la titularisation », de souligner madame Bonamie.
Passer à l’action
La Fédération est d’avis qu’il est grand temps de passer à l’action. « Le ministre Couillard a beaucoup insisté sur la “supposée” ouverture historique des organisations syndicales. Nous voulons simplement rappeler au ministre Couillard que le rapport du Forum sur la planification de la main-d’œuvre infirmière au début des années 2000 est, en partie, le fruit des organisations syndicales comme la nôtre et que lors de la dernière ronde de négociation en 2005, la Fédération avait des solutions novatrices en matière d’organisation du travail auxquelles le gouvernement du Québec a répondu par l’imposition d’un décret. Un rapport qui proposait des solutions comme celles annoncées aujourd’hui et un refus de réellement négocier les conditions de travail. Qui est le moins ouvert? Poser la question, c’est un peu y répondre. Il y a longtemps que nous avons sonné l’alarme, il faut maintenant réellement passer à l’action et si le ministre Couillard nous dit aujourd’hui qu’il y a une volonté du gouvernement de mettre en place des solutions, nous en serons les premières ravies », de conclure madame Bonamie.
Profil de la FIQ
Le 1er décembre 2006, la Fédération des infirmières et infirmiers du Québec (FIIQ) a adopté un nouveau nom soit, la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec – FIQ. La FIQ représente 57 000 professionnelles en soins infirmiers et cardiorespiratoires.