« L’Agence de Montréal n’a pas été à l’écoute de la population » – Régine Laurent, présidente de l&rsq
Montréal, le 11 septembre 2008 — À l’aube de la fermeture définitive du Centre Jacques-Viger, la présidente de l’Alliance interprofessionnelle de Montréal (AIM-FIQ) exprime sa grande déception quant à l’attitude de l’Agence de la santé et des services sociaux de Montréal. « L’Agence de Montréal a fait fi du cri du cœur lancé par la clientèle et les travailleuses et travailleurs de Jacques-Viger. Après plusieurs mois de lutte, le Centre Jacques-Viger vit ses derniers jours. C’est un moment triste pour cette clientèle touchée mais également pour toutes les autres personnes âgées qui risquent d’être les victimes de telles décisions de nos dirigeants et politiciens ».
Au-delà d’une lutte syndicale
Pour l’AIM, il est impératif de saluer toutes les personnes ayant participé aux différentes actions de la coalition pour la survie de Jacques-Viger. « Les résidents, salarié-es, organisations syndicales, groupes sociaux, personnalités publiques ainsi que la population du centre-ville ont été nombreux à se battre afin de maintenir ce centre qui était ouvert depuis 1974. Cette lutte allait bien au-delà d’une lutte syndicale. Ce combat, nous l’avons mené pour cette clientèle démunie du centre-ville. Cette dernière avait développé des liens importants qui lui permettait de mieux vivre sa condition pas toujours facile », de poursuivre madame Laurent. La situation est d’autant plus dramatique puisque les aîné-es montréalais en attente d’une place en CHSLD sont excessivement nombreux. « Nous ne trouvons toujours pas de réponse logique à cette fermeture tout comme nous n’avons pas d’explication raisonnable au désir du gouvernement Charest de fermer 2000 autres lits de soins de longue durée dans la région de Montréal ».
Les désirs de privatisation du gouvernement du Québec
Pour Lina Bonamie, présidente de la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec — FIQ, la bataille menée pour la sauvegarde du Centre Jacques-Viger doit servir de motivation afin de poursuivre la mobilisation contre le désir du gouvernement de Jean Charest de privatiser le réseau de la santé. « C’est un exemple éloquent que l’État souhaite libéraliser la santé. Lorsque l’Agence a décidé de fermer ces 200 lits de Jacques-Viger, elle a, du même coup, laissé tomber 200 résident-e-s qui souhaitaient ardemment y poursuivre leur vie. Ce désir de sous-traiter les lits du réseau public vers le privé, c’est inacceptable ».
Difficile aussi pour les salarié-es de Jacques-Viger
Cette fermeture est difficile pour la clientèle mais également pour le personnel qui y travaillait. Pour l’AIM, il faut souligner le travail quotidien et l’engagement de centaines de personnes dévouées qui avaient choisi d’exercer leur profession au Centre Jacques-Viger. « Toutes ces personnes ont démontré un engagement professionnel et personnel pour cette clientèle qu’elles aimaient tant. Un centre comme Jacques-Viger est particulier puisque les résidents y sont en milieu de vie. Cet endroit, c’est leur maison. Dans ce contexte particulier, plusieurs salarié-es connaissaient depuis un bon nombre d’années les résidents et de nombreux liens ont été tissés au fil du temps », de souligner madame Laurent.
Les professionnelles en soins se réuniront une dernière fois en assemblée à Jacques-Viger ce vendredi 12 septembre 2008.
Rappelons que le Centre Jacques-Viger fait partie du Centre de santé et de services sociaux (CSSS) Jeanne-Mance. Situé dans la partie centre-sud de l’île de Montréal, ce CSSS dessert le quartier centre-sud de l’arrondissement Ville-Marie et l’arrondissement Plateau-Mont-Royal.