« Est-ce que l’Association médicale canadienne est une organisation citoyenne ou un véhicule d’affaire? », Lina Bonamie, présidente de la FIQ
Montréal, le 13 novembre 2008 — La Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec – FIQ, déplore les propos du Dr Robert Ouellet, président de l’Association médicale canadienne (AMC) faisant l’apologie du secteur privé en santé. Rapportées dans l’édition du 13 novembre du quotidien La Presse, les déclarations du nouveau président de l’AMC, propriétaire de la première clinique privée d’imagerie médicale au Québec en 1987, sont considérées comme malhonnêtes et pernicieuses.
« Il est désolant de constater que le président d’une organisation qui affirme que son objectif premier est “d’assurer la survie d’un système d’assurance-maladie robuste pour le Canada”, fasse la promotion de solutions qui s’inscrivent en complète contradiction avec sa propre mission. Ainsi, la presque totalité des études scientifiques sur le sujet arrivent à la conclusion qu’une présence accrue du secteur privé dans la prestation et le financement des soins de santé ne peut que nuire ou, au mieux, avoir un effet nul sur l’accessibilité et la qualité des soins dans le système public », dénonce Lina Bonamie, présidente de la FIQ.
Pour la Fédération, en citant l’exemple français, le Dr Ouellet compare des pommes avec des oranges. « Le système de santé français est très complexe et s’inscrit dans un modèle social qui n’est pas comparable à ce que nous retrouvons au Québec. En conséquence, utiliser ces statistiques pour faire avancer l’agenda de l’AMC tient de la malhonnêteté. Dans les pays où l’on a introduit la pratique médicale mixte, on observe de graves déséquilibres liés aux intérêts financiers des médecins envers la pratique privée », poursuit la présidente.
Pour la présidente de la Fédération, la sortie du Dr Ouellet aura peut-être le mérite de relancer le débat sur notre système de santé. « Un récent sondage démontre que la santé demeure l’enjeu électoral le plus important aux yeux de la population. Nous sommes en pleine campagne électorale et nous ne savons pas encore où logent les différents partis politiques. Ces derniers semblent même vouloir éviter la question », de conclure madame Bonamie.
Profil de la FIQ
Le 1er décembre 2006, la Fédération des infirmières et infirmiers du Québec (FIIQ) a adopté un nouveau nom soit, la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ). La FIQ représente 57 000 professionnelles en soins infirmiers et cardiorespiratoires.