L’APTS et la FIQ souhaitent un engagement clair des chefs des partis politiques
Montréal, le 2 décembre 2008 — L’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS) et la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec – FIQ souhaitent un engagement clair des chefs des partis politiques en faveur des patients suivis en santé mentale qu’on transfère actuellement d’établissements sans s’assurer qu’ils ont vraiment les services dont ils ont besoin. « Cela fait plus d’un an et demi que la situation est explosive. L’Agence de santé et de services sociaux de Montréal n’est pas en mesure d’assurer la coordination des transferts de clientèles et de ressources humaines. Parfois, une campagne électorale incite des partis politiques à s’engager dans des dossiers où ils ont toujours refusé de le faire et c’est ce que nous souhaitons. On se dirige tout droit vers un échec de cette réorganisation et il est grand temps que nos politiciens décident enfin de s’occuper de ces patientes et patients vulnérables », de dire Daniel Gilbert, vice-président à la FIQ.
Le plan d’action ministériel en santé mentale intitulé « La force des liens » souhaite rapprocher les services de première ligne des personnes suivies en psychiatrie. Ainsi, le plan prévoit le transfert vers les centres de santé et de services sociaux (CSSS) des services auparavant dispensés dans les grands centres hospitaliers. « Actuellement, on est très loin des objectifs poursuivis par cette réorganisation. Pire encore, les listes d’attente s’allongent et la pénurie de main-d’œuvre spécialisée s’aggrave. Cette clientèle nécessite un suivi constant effectué par du personnel professionnel spécialisé. Malheureusement, plusieurs de ces personnes fragiles se retrouvent sans service. En adoptant ce plan, l’Agence n’a pas bien évalué tous les tenants et aboutissants d’un tel déploiement et n’a pas fourni les budgets supplémentaires qu’il nécessitait. C’est complètement irréaliste », de poursuivre Maria Piazza, vice-présidente à l’APTS.
Devra-t-on attendre le rapport de la protectrice du citoyen ?
Alors que la protectrice du citoyen vient tout juste d’ouvrir une enquête afin d’examiner en profondeur l’accès aux soins en santé mentale, les représentants syndicaux anticipent déjà les conclusions.
« La protectrice du citoyen se penchera sur le plan ministériel en santé mentale. Au rythme où vont les choses, les conclusions risquent d’être désastreuses. Est-ce que nos dirigeants politiques attendent un incident dramatique à la une des journaux pour bouger ? Alors que le plan ministériel visait une réorganisation des services pour une clientèle particulière, on assiste plutôt à une désorganisation complète où le personnel et la clientèle sont laissés à eux-mêmes. »
Pour les porte-parole syndicaux, les CSSS ne sont pas actuellement en mesure d’offrir une continuité dans les services. « C’est inacceptable pour une clientèle avec des problèmes de santé mentale. Nos deux organisations sont en accord avec cette réorganisation. L’objectif est louable mais les moyens pour y arriver ne sont pas déployés. Nous refusons d’être les complices d’un tel gâchis et nous ne voulons pas être tenus responsables des conséquences dramatiques qu’une telle situation pourrait avoir sur de nombreuses personnes », concluent monsieur Gilbert et madame Piazza.
A propos de l’APTS et de la FIQ
L’APTS représente 26 000 travailleuses et travailleurs occupant des postes professionnels ou techniques au sein du réseau public de la santé et des services sociaux. La FIQ regroupe 57 000 professionnelles en soins infirmiers et cardiorespiratoires.