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FIQ (Fédération Interprofessionnelle de la santé du Québec)

Le 8 mars, unies et mobilisées pour faire reculer les politiques de droite des gouvernements

Le 6 février dernier, le gouvernement fédéral a présenté le projet de loi du budget 2009. Normalement, ce projet de loi aurait dû se limiter aux mesures nécessaires à la mise en œuvre du budget. Or, sachant que le Parti Libéral ne voterait pas contre ce projet de loi parce qu’il faisait l’objet d’un vote de confiance, le gouvernement Harper en a profité pour y inclure une kyrielle de mesures qui n’ont rien à voir avec la stimulation de l’économie et qui, de plus, portent atteinte aux droits des femmes.

C’est ainsi que le gouvernement a introduit, dans le projet de loi du budget, 28 pages d’amendements modifiant en profondeur le régime d’équité salariale dans la fonction publique. Une des mesures vise à retirer aux fonctionnaires fédéraux le droit de recours aux mécanismes d’équité salariale prévus, depuis 1977, à la Loi canadienne sur les droits de la personne (LCDP) et à en faire un droit négociable, à l’encontre de la Charte des droits et libertés et des recommandations du Groupe de travail sur l’équité salariale. Sur ce sujet, Tom Flannagan, un des pères spirituels de Stephen Harper, a expliqué dans le quotidien Globe and Mail que si les syndicats désirent se fier sur un « pointage abstrait » plutôt que de s’en remettre aux lois du marché, ils devront faire des concessions sur d’autres aspects des conditions de travail dans leurs conventions collectives. Faut-il comprendre que, pour le gouvernement Harper, l’équité ne serait pas un droit mais un privilège pour lequel il faudrait faire, pour l’obtenir, des concessions lors de la négociation de la convention collective ?

Un autre amendement établit qu’il faudra dorénavant qu’un sexe représente 70 % d’un groupe pour qu’un processus d’évaluation de l’équité salariale ait lieu. Ce seuil, plus élevé qu’auparavant, empêchera une catégorie d’emploi regroupant 100 employés, dont 68 sont des femmes, de procéder à un exercice d’équité salariale.

Comment expliquer de telles mesures rétrogrades ? Nous savons que les gouvernements répondent souvent aux intérêts des grands pouvoirs économiques plutôt qu’aux besoins de la population. Mais ceci ne semble pas réponde à une stricte logique économique. En effet, le gouvernement Harper a ceci de particulier qu’il répond aussi aux dictats de la nouvelle droite religieuse fondamentaliste qui veut imposer sa morale sociale. Pour cette nouvelle droite, le féminisme et l’homosexualité sont parmi les pires fléaux de la société. Il faudrait revenir à la famille traditionnelle avec l’homme, chef de famille, et la femme, ménagère. Plusieurs politiques mises de l’avant par le gouvernement Harper vont dans ce sens : les divers projets de loi qui ouvrent la porte à la recriminalisation de l’avortement, les coupures de subvention aux groupes de femmes qui luttaient pour les droits des femmes et pour obtenir des modifications législatives, telle que l’Association nationale femmes et droit (ANFD), le refus d’introduire des mesures pro-actives pour l’équité salariale sous prétexte que l’égalité est atteinte, etc.

Sur la scène provinciale cette fois, nous avons appris, dans un communiqué daté du 23 février dernier, que le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation et ses partenaires, La Financière agricole du Québec, la Régie des marchés agricoles et alimentaires du Québec et la Commission de protection du territoire agricole du Québec, comptait s’associer cette année « pour souligner une toute nouvelle activité qui remplacera dorénavant la Journée internationale des femmes : la Journée de la personne ». Rien de moins. Des siècles de luttes menées par des femmes en vue de lutter contre la discrimination basée sur le sexe, célébrées par la Journée internationale des femmes, seraient ainsi balayées d’un coup du revers de la main. Toutefois, suite à la réaction énergique des représentantes syndicales, le ministre a rapidement abandonné cette idée saugrenue.

Je vous invite donc à profiter de la Journée internationale des femmes, le 8 mars 2009, pour rappeler à nos élues que les femmes ne courberont pas l’échine face aux politiques de droite qui tentent de nous faire reculer dans le temps et ne cèderont pas aux discours anti-féministes actuels. Unies et mobilisées, les femmes ne permettront pas à la droite de profiter de la crise économique actuelle pour faire reculer les droits collectifs, gagnés de haute lutte. Les femmes ont appris qu’unies et mobilisées, elles étaient certaines d’avancer sur le long chemin qui mène à l’égalité.

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