Les professionnelles en soins exigent que la direction passe à l’action
Montréal, le 25 juin 2009 – Les professionnelles en soins de l’Hôpital Santa Cabrini sont surchargées de travail et sont à bout de souffle à cause de l’inertie de la direction sur l’organisation du travail. Un des exemples frappant du débordement de cet établissement, c’est son urgence qui fonctionne continuellement en surcapacité. Son taux d’occupation dépasse fréquemment les 200 %. Malgré tout le temps supplémentaire imposé par l’employeur, le nombre d’effectifs requis pour assurer les soins n’est même pas respecté. Dans un tel contexte, l’accumulation fréquente d’heures supplémentaires et la surcharge de travail due au manque d’effectifs augmentent de façon exponentielle les risques d’épuisement professionnel et affectent la qualité et la quantité des services à la population.
La présidente locale, Mireille Chaumin, est choquée qu’après avoir été mise au fait de cette situation critique à maintes reprises, la direction de l’Hôpital n’a toujours pas bougé. « Dans la dernière année, on ne compte plus le nombre de rencontres et d’interventions auprès de l’employeur sur le manque d’effectifs et cela n’a absolument rien donné. Les professionnelles en soins ne peuvent tenir le coup dans ces conditions et elles craignent que la qualité des services n’en souffre. En un an, une dizaine de professionnelles ont quitté le service de l’urgence, ce qui illustre à quel point leur détresse est vive. C’est inacceptable, la direction doit agir avant que la situation ne s’aggrave davantage », de dénoncer madame Chaumin.
Pour Chantal Tancrède, présidente par intérim de l’Alliance interprofessionnelle de Montréal – AIM-FIQ, la direction de l’Hôpital n’assume pas ses responsabilités. « La direction aurait dû prendre les moyens depuis longtemps pour minimiser les problèmes liés à la pénurie de personnel. Elle a préféré fermer les yeux sur la gravité de la situation et elle a refusé d’adopter les mesures que nous avons proposées pour y remédier dans l’ensemble des centres d’activités de l’hôpital », a fait observer madame Tancrède.
« La direction de l’Hôpital Santa Cabrini est la seule et unique responsable de cette situation critique. Elle n’a même pas rempli les obligations qui lui sont dévolues en vertu de la convention collective. Il est temps que l’Agence de la santé et des services sociaux de Montréal – ASSSM et le ministère de la Santé et des Services sociaux – MSSS s’impliquent pour rappeler à l’ordre cette direction récalcitrante. Un comité réunissant des acteurs qui ont le pouvoir de faire bouger les choses doit être mis en place sans délai. C’est la seule façon de s’assurer que des solutions concrètes à la surcharge de travail et à la pénurie de personnel soient rapidement appliquées », exige Daniel Gilbert, vice-président à la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec – FIQ.
À propos de l’AIM et de la FIQ
L’Alliance interprofessionnelle de Montréal (AIM-FIQ) représente près de 6 000 professionnelles en soins infirmiers et cardiorespiratoires et est affiliée à la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec – FIQ. La FIQ représente plus de 57 000 membres.