« C’est de la poudre aux yeux qui ne règlera pas le problème de pénurie de main-d’œuvre. » – Régine Laurent, présidente de la FIQ
Montréal, le 30 juin 2009 – Lors des élections québécoises 2008, malmené par ses adversaires sur la pénurie de personnel infirmier, Jean Charest a improvisé une promesse électorale pour favoriser l’attraction et la rétention des professionnelles en soins infirmiers. « Le ministre Yves Bolduc a confirmé ce matin que le gouvernement du Québec va de l’avant avec cette promesse. Il versera une prime salariale de 3 000 $ par année aux infirmières pendant leurs trois premières années d’exercice et de 8 000 $ par année supplémentaire d’exercice pour celles qui sont à la veille de leur retraite. Cette prime est fixée à 2 000 $ pour les infirmières auxiliaires. Lors d’une rencontre avec le ministre, la Fédération lui avait fait part de son souhait à l’effet que cet argent soit utilisé afin de mettre en place des mesures plus structurantes pour soulager la pression que vivent quotidiennement les professionnelles », de dire Régine Laurent, présidente de la FIQ.
Pour la FIQ, il s’agit d’une approche simpliste qui ne règlera pas les défis de la pénurie de main-d’œuvre. « Déjà en 2005, nous avions indiqué à monsieur Charest que la solution pour attirer et garder les infirmières et les infirmières auxiliaires dans le réseau public de la santé est l’amélioration des conditions de travail. En plus, cette mesure s’adresse à une minorité de professionnelles en soins. Cette promesse électorale est une insulte pour toutes ces femmes qui exercent leur profession dans des conditions insoutenables », a rappelé la présidente.
L’annonce faite aujourd’hui par le ministre Bolduc, indique que les primes promises sont maintenant assorties de conditions de disponibilités de la part des professionnelles visées. « Le gouvernement Charest ajoute aujourd’hui l’insulte à l’injure. Non seulement ces primes ne sont que de la poudre aux yeux pour donner l’impression qu’il agit sur la pénurie de main-d’œuvre, mais il détourne, en plus, nos propositions sur la création de postes à temps plein faites dans le cadre des négociations. Ce gouvernement a eu deux mandats pour améliorer les conditions de travail et de vie des professionnelles en soins. En 2005, il a préféré les imposer par un décret plutôt que d’accueillir nos demandes », de poursuivre madame Laurent.
« Il faut que le gouvernement comprenne enfin que la source du problème d’attraction et de rétention de la main-d’œuvre, ce sont les conditions de travail intenables. Pour rendre le réseau public de la santé plus attrayant et pour assurer des soins de qualité à la population, il faut humaniser les conditions d’exercice des professionnelles en soins. Cela passe par la fin des heures supplémentaires obligatoires, l’amélioration de l’organisation du travail, l’arrêt du recours au personnel d’agences privées et la création de postes à temps plein et permanents pour toutes. Il est urgent d’adopter des mesures durables pour assurer la pérennité des services de santé », a conclu la présidente de la FIQ.