Ça suffit monsieur le ministre!
Montréal, le 16 octobre 2009 – Hier, en conférence de presse sur le lancement du guide d’autosoins en cas de symptômes grippaux, le ministre de la Santé et des Services sociaux, Yves Bolduc, a sorti le spectre du retrait sans salaire des salariées du réseau de la santé non vaccinées. Il a déclaré que tous les employeurs peuvent demander à une travailleuse de retourner à la maison si elle n’est pas en état de travailler ou qu’elle représente un risque pour les autres.
« C’est devenu une habitude pour le ministre Bolduc de faire des déclarations sans en mesurer les conséquences. Ce que le ministre n’a pas dit, c’est que les employeurs peuvent exceptionnellement renvoyer une travailleuse à la maison si l’état de santé de celle-ci constitue visiblement un risque. On ne peut pas dire que le libre choix sera respecté si, du même souffle, la travailleuse non vaccinée est menacée d’être retournée à la maison sans salaire. La liberté de choix n’existe plus dans ce contexte », a déclaré Régine Laurent, présidente de la FIQ.
Le 29 septembre dernier, les représentants syndicaux ont eu une rencontre avec des représentants du sous-ministre de la Santé et des Services sociaux sur les conditions de travail qui seraient applicables s’il y avait une seconde vague de la pandémie de la grippe A(H1N1) plus virulente que la première. Le représentant du sous-ministre a clairement confirmé aux syndicats lors de cette réunion que le libre choix à la vaccination serait respecté et que toutes les professionnelles en soins seront traitées de la même façon, qu’elles soient vaccinées ou non.
« Comment le ministre Bolduc peut-il faire une telle déclaration alors que son sous-ministre a une position contraire? Position qui a d’ailleurs été réitérée depuis la réunion du 29 septembre. Est-ce que c’est de cette façon que le ministre entend mobiliser les professionnels en soins pour faire face à la pandémie appréhendée? Comment peut-il jouer en toute désinvolture avec le gagne-pain de travailleuses engagées qui tiennent le réseau à bout de bras dans le contexte de pénurie de main-d’œuvre que nous connaissons? », a poursuivi madame Laurent.
« Ça suffit monsieur le ministre! Est-ce que le patron du ministre peut lui dire de rester chez lui, même vacciné, avant qu’il ne fasse d’autres dommages? », s’est exclamée la présidente de la FIQ.
À propos de la FIQ
La Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec – FIQ. La FIQ représente plus de 58 000 professionnelles en soins infirmiers et cardiorespiratoires.