La FIQ continue de s’objecter vivement au mode de réalisation en PPP
Montréal, le 4 décembre 2009 –
À l’occasion de la dernière réunion du Conseil d’administration du CSSS du Haut-Richelieu – Rouville, le syndicat des professionnelles de la santé Haut-Richelieu – Rouville (FIQ) a appris que l’Agence de la santé et des services sociaux de la Montérégie et le gouvernement Charest entendaient procéder à la construction d’un CHSLD de 66 lits à St-Jean-sur-Richelieu en mode partenariat public-privé (PPP). Les appels d’offres concernant ce projet, prévu pour l’automne 2011, devaient d’ailleurs être lancés pour la fin novembre. Face à cette nouvelle, la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec – FIQ tient à exprimer sa consternation et son indignation à l’égard de la volonté du gouvernement Charest de réaliser le projet d’infrastructure en mode PPP et exige plutôt d’introduire un autre mode de réalisation qui a fait ses preuves : le mode public.
À l’heure où cette question du recours aux PPP est remise en question, il y a tout lieu de se demander comment le premier ministre Charest peut justifier cette formule qui n’a jamais été éprouvée, qui n’est appuyée par aucune étude objective démontrant ses prétendus bienfaits et qui se veut en faveur du secteur privé, et ce, au détriment de l’intérêt public. Pour la présidente de la FIQ, Mme Régine Laurent, il est inconcevable qu’en dépit des nombreuses preuves accablantes à l’égard des PPP, le premier ministre persiste à recourir à cette formule beaucoup plus dispendieuse et mettant en péril la qualité des services offerts aux personnes âgées en perte d’autonomie. D’ailleurs, le dernier rapport du vérificateur général à l’égard des deux CHU montréalais abonde en ce sens et démontre de façon éloquente comment l’Agence des PPP a sciemment orienté les études afin de favoriser l’option PPP, pourtant beaucoup moins avantageuse.
Il y a lieu de se poser les questions suivantes : Est-ce que l’Agence des PPP a procédé de la même manière pour justifier le recours au mode PPP pour la construction de CHSLD en Montérégie ? Est-ce pour cette raison que l’étude de M. Choinière (consultant externe ensuite promu à la vice-présidente de l’Agence des PPP), sur laquelle se baserait le choix du mode PPP pour les CHSLD, n’a jamais été rendue publique ?
Tout indique que le gouvernement souhaite un projet identique à celui de St-Lambert, ce qui implique que la prestation des soins cliniques soit incluse dans le contrat de PPP. Pour Mme Sylvie Jovin, présidente du syndicat local, l’équation est simple : si on combine le fait que le coût du financement est beaucoup plus élevé pour le secteur privé, que le consortium recherche avant tout à dégager un taux de rendement intéressant et que les frais pour monter le dossier d’affaire sont souvent très élevés, on se demande bien ou est l’économie ! De deux choses : soit le projet coûtera beaucoup plus cher qu’en mode conventionnel, soit on sabrera dans les services aux patients, ce qui est tout aussi inacceptable.
Que le gouvernement et les investisseurs potentiels se le tiennent pour dit : en tant qu’organisation citoyenne, la FIQ entend lutter aux côtés de la population de St-Jean-sur-Richelieu afin que ce CHSLD se réalise en mode public, et ce, au bénéfice de la population et des personnes âgées en perte d’autonomie.
Dans la lutte de la FIQ contre le projet de CHSLD en PPP à St-Jean-sur-Richelieu, ont notamment joint leur voix l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS), le député de Saint-Jean (Parti Québécois), Dave Turcotte ainsi que le député de Mercier (Québec solidaire), Amir Khadir.
À propos de la FIQ
La Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec – FIQ représente plus de 58 000 professionnelles en soins infirmiers et cardiorespiratoires.