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FIQ (Fédération Interprofessionnelle de la santé du Québec)

Un exercice de relations publiques coûteux et inutile

Montréal, le 23 février 2010  –  
C’est avec désolation que la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec – FIQ a pris connaissance du troisième et dernier fascicule du comité consultatif sur l’économie et les finances publiques. Il ne faut toutefois pas se surprendre du contenu de ce rapport très politique puisqu’il est coprésidé par le ministre des Finances, lui-même accompagné d’une brochette d’économistes-mercenaires connus pour leur grande connivence avec l’élite du Parti libéral.

Pour la présidente de la Fédération, Mme Régine Laurent, « le ministre devrait au moins avoir le courage de ses convictions et justifier son plan sans avoir à donner des contrats de pseudo-recherches à ses amis qui ont déjà répété plus d’une fois le même chapelet. Le Québec aurait été bien mieux servi par une large consultation publique avec un vrai débat, mais le gouvernement libéral semble préférer l’amitié à la démocratie. C’est inacceptable, encore moins compte tenu des enjeux en cause ».

C’est donc sans surprise qu’on découvre le contenu de ce livre de recettes aussi indigestes que malsaines. La présidente de la FIQ note « que le comité rejette d’emblée l’idée de hausser l’impôt sur le revenu des plus riches, tout comme celui des entreprises profitables. Pourtant, les baisses d’impôts consenties par le gouvernement libéral en faveur des plus riches sont la principale raison des problèmes budgétaires actuels. Les plus fortunés ne veulent plus payer pour ceux et celles qui le sont moins, ce qui n’a rien à voir avec la croissance économique ou la santé des finances publiques ».

À titre d’exemple, le comité de relations publiques du ministère des Finances propose la mise en place du ticket modérateur en santé, soit imposer un coût de 25 dollars par visite médicale, permettant d’aller chercher 670 millions de dollars. À ce titre, Mme Laurent souligne « que l’efficacité de cette mesure est extrêmement contestée partout où elle est appliquée puisqu’elle freine l’accès des personnes vulnérables au système de santé sans pour autant diminuer les coûts globaux. Afin de payer leur facture d’épicerie, des gens retarderont leur visite chez le médecin jusqu’au jour où la dégradation de leur état de santé fera augmenter encore davantage les coûts ».

Pour Mme Laurent, il est important de rappeler que les dépenses de santé n’augmentent pas à cause d’une surutilisation des consultations médicales, mais plutôt à cause, entre autres, d’une surutilisation de médicaments brevetés beaucoup trop dispendieux. Peut-être que les amis du ministre se disent qu’instaurer des mécanismes visant à diminuer les coûts des médicaments ne favorise pas la création de richesse, voire les profits des pharmaceutiques? Peut-être sont-ils d’avis qu’il vaut mieux faire payer la population, les moins fortunés et les personnes âgées pour les soins à domicile? Est-ce vraiment le type de société que nous voulons? Veut-on vraiment que l’accès aux services de santé soit déterminé en fonction de l’épaisseur du portefeuille?

À propos de la FIQ

La FIQ représente 58 000 membres, soit la grande majorité des professionnelles en soins infirmiers et cardiorespiratoires œuvrant dans les établissements de santé publics québécois.