Délégation FIQ à la Commission de la Condition de la femme de l’ONU
New York, 6 mars 2010 —La présence des déléguées de la FIQ à la 54e Commission de la femme à l’ONU se termine même si ces dernières restent en contact direct avec des collègues de l’Internationale des Services Publics (ISP) jusqu’à la clôture de la Commission le 12 mars 2010. Le ISP, qui a coordonné de manière intensive la communication entre tous les syndicats de toutes origines avant et pendant l’événement, informe la FIQ du déroulement des diverses tractations entre les représentants officiels présents à l’ONU et les ONG afin que l’on puisse influencer les décisions.
Ces négociations visent à faire évoluer les résolutions officielles vers un texte qui permette de mettre fin à la discrimination systémique que subissent encore les femmes partout à travers le monde et surtout que les droits des femmes puissent s’actualiser dans les faits. Ayant force de loi, les textes adoptés par la Commission inciteront les États membres à appliquer les résolutions et pourront faire pression par le biais des tribunaux internationaux sur les États délinquants. Car si dans certains pays développés et démocratiques une majorité de femmes peuvent vivre dans des conditions décentes, dans de nombreux pays en voie de développement ou en conflits, les femmes n’ont toujours pas accès à un salaire en plus de subir des discriminations, des violences et des sévices inacceptables et criminels. Les droits des femmes sont encore bafoués dans de nombreux pays du monde et là où ils sont acquis, ils sont fragilisés par les attaques répétées de l’idéologie conservatrice et soumis aux diktats du capitalisme.
À cet égard, les ONG ont rédigé une déclaration que la FIQ a signée et qui critique le processus de consultation adopté cette année à l’ONU. Les ONG, dont la participation a été brimée, veulent que leur capacité d’influence soit restaurée. Les consultations s’apparentent actuellement davantage à un simulacre qui permet aux représentants de l’ONU de justifier des décisions qui ne permettront pas de combattre de façon efficace les discriminations et les violences que subissent encore les femmes et pour lesquelles les ONG auront en apparence donné leur accord. Dans un contexte où l’économie mondiale est sauvage et où la planète est menacée, les ONG interpellent le Secrétaire général, le Président de la Commission et les États membres pour que la Déclaration et le Programme d’action de Beijing reviennent à l’objectif fixé lors de sa création en 1995, soient des changements réels qui permettent d’atteindre l’égalité et les droits des femmes. Ces objectifs ne pourront être atteints sans un cadre qui réaffirme clairement et de manière critique la primauté des droits humains, une participation accrue de la société civile, des résultats ciblés dans le temps, un financement suffisant et la création d’un organisme fédérateur et opérationnel, le GEAR (Gender Entity Architecture Reform).
Beaucoup de travail reste à faire avant, pendant et après ces rencontres internationales. La FIQ, qui représente 92 % de femmes, doit être au front avec ses partenaires pour permettre à toutes les femmes d’être libres et de prendre le pouvoir sur leur vie dans le respect et la dignité.