La direction de ces établissements refuse d’honorer ses engagements
Montréal, le 6 avril 2010 –
Alors que le décret tenant lieu de convention collective est arrivé à échéance depuis près d’une semaine, la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec – FIQ et les Professionnel(le)s en Soins de santé Unis (PSSU) continuent de dénoncer vivement la lenteur, voire la stagnation des négociations avec la direction des CHSLD de Vigi Santé Montréal et Vigi Santé Montérégie qui, depuis maintenant trois ans, s’obstine à ne pas signer l’entente de principe établie.
« Jusqu’à ce jour, le propriétaire de ces établissements, dont les porte-parole ont d’ailleurs changé à plusieurs reprises en cours de route, n’a toujours pas honoré ses engagements dans le processus de négociation locale, alors que la loi prévoyait une période de deux ans pour signer les dispositions locales, soit d’avril 2005 à avril 2007. Non seulement il nous démontre clairement, jour après jour, son refus de travailler à l’amélioration des conditions de travail des professionnelles en soins de ses centres, mais il va encore plus loin en recourant massivement aux services d’entreprises privées de placement en soins. Il ne faut toutefois pas s’en surprendre. Qu’y a-t-il d’étonnant dans le fait de retenir les services d’entreprises du secteur privé alors que lui-même est issu de ce milieu? », de déclarer Michel Léger, président des PSSU. La négociation ayant débuté le 24 janvier 2007, une première entente de principe avait eu lieu en février 2008, mais, sous prétexte qu’il y avait des litiges au niveau du texte, l’employeur n’avait pas signé l’entente et la négociation s’était donc poursuivie pour aboutir à une deuxième entente de principe en juin 2009. « Devant l’inertie de la direction dans ce dossier, permettez-moi de douter de sa bonne foi », de poursuivre Michel Léger, président des PSSU.
« Tant et aussi longtemps que les conventions locales ne sont pas signées, aucune planification et consolidation des postes n’est possible. Les professionnelles en soins des CHSLD se voient ainsi contraintes d’œuvrer dans un milieu mal structuré et instable sans qu’on puisse y changer quoi que ce soit. Dans un tel contexte, la rétention et l’attraction du personnel devient extrêmement difficile. Depuis 2007, il y a eu une baisse de l’effectif du personnel infirmier de 25 % pour Vigi Santé Montérégie et de près de 13 % pour Vigi Santé Montréal. En l’espace d’un mois, trois infirmières de Vigi Santé Montérégie sont parties en congé de maladie. Puis, sur les dix infirmières et infirmières auxiliaires embauchées à l’automne dernier, aucune n’est demeurée puisque l’employeur ne leur donnait pas assez d’heures de travail. C’est insensé! Surtout lorsqu’on sait que plusieurs heures sont effectuées par du personnel provenant d’entreprises privées de placement en soins! Il faut absolument une réorganisation efficace des équipes de soins, mais du fait que la direction n’a rien signé encore, nous nous retrouvons coincés à tous les niveaux! », de s’exclamer M. Léger.
Les sommes faramineuses allouées aux entreprises privées de placement en soins par la direction des CHSLD concernés dépassent l’entendement. En 2008-2009, le recours à du personnel provenant d’entreprises privées a engendré pour les centres de Vigi Montréal et Vigi Montérégie des dépenses de plus de 3 millions de dollars.
« Cette situation démontre clairement le manque de vision de la direction et de tous les employeurs ayant recours au personnel d’entreprises privées. Les entreprises de placement ne peuvent en aucun cas être partie prenante de la solution, puisque leur unique raison d’être est d’empocher des bénéfices, et ce, sans égard à la qualité et à la sécurité des soins », de s’exclamer Élaine Trottier, vice-présidente de la FIQ.
Pour la Fédération, le ministre de la Santé, M. Bolduc, doit intervenir afin que la direction de Vigi Santé Montréal et Vigi Santé Montérégie respecte ses engagements et signe les dispositions locales des conventions collectives. « Le ministre Bolduc doit ramener l’employeur à l’ordre et démontrer sa volonté réelle de mettre fin à l’utilisation du personnel d’entreprises privées. Les usagers du système de santé méritent de côtoyer des professionnelles en soins en santé, motivées et en nombre suffisant », de conclure madame Trottier.
À propos de la FIQ
La FIQ représente 58 000 membres, soit la grande majorité des professionnelles en soins infirmiers et cardiorespiratoires œuvrant dans les établissements de santé publics québécois.