La FIQ et le syndicat du CSSS dénoncent le laxisme et le mépris de l’employeur envers les professionnelles en soins
Montréal, le 13 avril 2010 –
La Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec – FIQ et le Syndicat des professionnelles de la santé de Sorel-Tracy ont organisé aujourd’hui un rassemblement devant l’Hôpital Hôtel-Dieu afin de dénoncer l’inertie de l’employeur qui laisse délibérément dépérir les conditions de travail des professionnelles en soins du CSSS.
« L’employeur fait la sourde oreille aux cris de détresse lancés par plusieurs professionnelles du CSSS qui doivent opérer dans des conditions de travail extrêmement difficiles et déplorables. Il semble banaliser, voire normaliser certaines pratiques tel le recours aux heures supplémentaires et aux services d’entreprises privées de placement en soins. Si on ajoute à cela le processus de titularisation qui est loin d’être terminé alors qu’il devait l’être depuis deux ans, force est de constater que la direction ne met en place aucune mesure structurante permettant d’alléger le fardeau pesant sur le dos des professionnelles en soins afin qu’elles puissent enfin œuvrer dans des conditions acceptables », de déclarer Raymonde Bétit, présidente du syndicat local.
Pendant ce temps, les professionnelles du CSSS, de plus en plus épuisées, sont contraintes d’effectuer un nombre croissant d’heures supplémentaires. Au cours de l’année 2007-2008, ce sont près de 34 000 heures supplémentaires qui ont été réalisées alors qu’en 2009-2010, elles dépassent le cap des 41 000. Cette situation fort peu attrayante pour la profession n’est pas sans avoir un effet sur l’attraction et la rétention du personnel. En 2007-2008, seules 46 professionnelles en soins ont été embauchées alors qu’elles ont été 67 à quitter. Pire encore, les sommes démesurées allouées par le CSSS Pierre-De Saurel aux entreprises privées de placement en soins échappent à l’entendement. En 2007-2008, le recours à du personnel provenant d’entreprises privées a engendré pour l’établissement des dépenses de plus de près de 500 000 $. Pour l’année 2009-2010, c’est plus de 1,8 million de dollars qui ont été dépensés et qu’il en coûtera au réseau public et à ses contribuables.
« Cette situation démontre clairement le manque de vision de la direction du CSSS et de tous les employeurs ayant recours au personnel d’entreprises privées. Il ne faut pas se méprendre! L’unique raison d’être de ces entreprises est de faire fructifier leurs avoirs, non pas d’améliorer les conditions d’exercice du personnel infirmier et cardiorespiratoire ou de veiller à la qualité et à la sécurité des soins. Plutôt qu’adopter un mode de gestion arbitraire, la direction devrait plutôt agir rapidement pour corriger la situation afin d’offrir aux professionnelles des conditions d’exercice satisfaisantes. Il est plus que temps qu’elle témoigne de respect envers le personnel. Les professionnelles en ont assez de faire les frais de son inertie! », de s’exclamer Daniel Gilbert, vice-président de la FIQ.
Pour la Fédération, le ministre de la Santé, M. Bolduc, ne peut plus faire fi besoins criants du réseau de la santé public. « Le ministre Bolduc doit démontrer sa volonté réelle de mettre fin à l’utilisation du personnel d’entreprises privées et intervenir pour rappeler les employeurs à l’ordre. Il est urgent de trouver des solutions qui pourront agir sur la rétention des professionnelles expérimentées et sur l’attraction d’une relève qui aura le goût de s’investir dans un réseau de la santé public valorisant et stimulant », de conclure M. Gilbert.
À propos de la FIQ
La FIQ représente 58 000 membres, soit la grande majorité des professionnelles en soins infirmiers et cardiorespiratoires œuvrant dans les établissements de santé publics québécois.