La FIQ et le syndicat du CSSS dénoncent le manque de respect de l’employeur envers les professionnelles en soins
Montréal, le 14 avril 2010 –
La Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec – FIQ et le Syndicat des professionnelles en soins de santé Richelieu-Yamaska (FIQ) ont organisé aujourd’hui un rassemblement devant l’Hôpital Honoré-Mercier afin de dénoncer la gestion arbitraire de l’employeur qui, en plus de ne contribuer en rien à l’amélioration des conditions de travail des professionnelles, ne fait que les aggraver.
« La situation au CSSS Richelieu-Yamaska est très alarmante. Dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre, aucun geste concret n’est posé par l’employeur pour alléger le fardeau de tâche accablant les professionnelles en soins. Plutôt que de concentrer ses efforts à trouver des solutions qui puissent réellement améliorer le sort des professionnelles, la direction se tourne vers des choix faciles, qui ne s’attaquent nullement au nœud du problème, en recourant aux entreprises privées de placement en soins et en contraignant le personnel à effectuer des heures supplémentaires. C’est de la petite gestion interne qui se fait à l’aveuglette et avec un manque flagrant de vision », de déclarer Richard Beauregard, président du syndicat local.
Évidemment, les conditions d’exercice extrêmement difficiles avec lesquelles doivent composer les professionnelles du CSSS Richelieu-Yamaska ne sont pas sans entrainer de graves conséquences notamment en ce qui concerne l’attraction et la rétention du personnel. Dans bien des cas, des professionnelles en soins épuisées et au bout du rouleau décident de quitter le réseau public pour se faire recruter par des entreprises privées, de prendre leur retraite prématurément ou encore de réorienter complètement leur carrière. Les chiffres sont là pour en témoigner. En 2008, seules 67 professionnelles en soins ont été embauchées alors que 95 départs ont été dénombrés. La situation en 2009 est encore plus dramatique alors qu’il y a eu 48 embauches contre 101 départs.
« Plutôt que de s’acharner à convaincre les professionnelles de se prononcer en faveur de la création de postes de 12 heures, projet d’organisation des horaires qui a d’ailleurs été rejeté en masse dans le passé par les membres, l’employeur devrait plutôt penser à rehausser les postes de professionnelles à temps partiel, c’est-à-dire leur offrir plus d’heures. L’horaire de travail de 12 heures ne constitue d’aucune façon une solution permettant d’alléger le fardeau de tâche, de pallier la pénurie ou encore de réduire le recours aux entreprises privées de placement en soins. Les professionnelles en soins méritent qu’on les respecte et qu’on soit à l’écoute de leurs besoins, mais actuellement, la direction fait la sourde oreille », de poursuivre monsieur Beauregard.
« Cette situation démontre clairement le manque de vision de la direction du CSSS et de tous les employeurs ayant recours au personnel d’entreprises privées. C’est insensé de croire que des entreprises de placement puissent réellement faire partie prenante de la solution, alors qu’elles ne sont là que pour empocher des bénéfices, et ce, au péril même de la qualité et de la sécurité des soins. Plutôt qu’adopter un mode de gestion arbitraire, la direction devrait s’adonner à un sérieux exercice de planification et de consolidation des postes », de s’exclamer Daniel Gilbert, vice-président de la FIQ.
Pour la Fédération, le ministre de la Santé, M. Bolduc, ne peut plus demeurer insensible aux besoins criants du réseau de la santé public. « Le ministre Bolduc doit démontrer sa volonté réelle de mettre fin à l’utilisation du personnel d’entreprises privées et intervenir pour rappeler les employeurs à l’ordre. Il est urgent de trouver des solutions qui pourront agir sur la rétention des professionnelles expérimentées et sur l’attraction d’une relève qui aura le goût de s’investir dans un réseau de la santé public valorisant et stimulant. L’inaction du ministre de la Santé, Yves Bolduc, a assez duré! », de conclure M. Gilbert.
À propos de la FIQ
La FIQ représente 58 000 membres, soit la grande majorité des professionnelles en soins infirmiers et cardiorespiratoires œuvrant dans les établissements de santé publics québécois.