Les professionnelles en soins de l’IRDPQ tirent la sonnette d’alarme
Québec, le 15 avril 2010 –
Alors que la pénurie de professionnelles en soins enregistrée l’été dernier à l’Institut de Réadaptation en Déficience Physique de Québec (IRDPQ) aurait dû servir de signal d’alarme à la direction de l’établissement pour mettre en place des mesures structurantes de gestion de personnel, la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec – FIQ et le Syndicat des professionnelles en soins de Québec (SPSQ) se désolent du peu de vision à long terme dont fait preuve la direction de l’IRDPQ, en recourant de façon abusive à du personnel provenant d’entreprises privées de placement en soins.
En date d’aujourd’hui, 17 postes d’infirmières à temps complet et à temps partiel demeurent vacants sur les 107 postes d’infirmières à l’Institut de réadaptation en déficience physique. « Ça ne laisse rien augurer de bon pour cet été. Mais, plutôt que d’opter pour un réaménagement viable du temps de travail des professionnelles en soins permettant de remédier de façon durable à cette pénurie de professionnelles, la direction systématise le recours aux heures supplémentaires et fait appel de façon outrageuse à des entreprises privées de placement en soins », de déclarer Julie Ouellet, présidente du SPSQ.
En plus d’exacerber le problème de pénurie et d’exode de professionnelles, ce glissement vers le privé coûte très cher au réseau public de la santé et à ses contribuables. Entre 2008 et 2009, l’IRDPQ a dû payer 235 178,69 $ pour les 4 317 heures de travail effectuées par des infirmières provenant d’entreprises privées de placement en soins. Il en a coûté 32 209,77 $ pour les 896 heures effectuées par des infirmières auxiliaires employées par ce même biais.
« On assiste à un manque de planification dans la gestion de personnel et à une lenteur excessive dans la prise de décision. Aucune mesure structurante n’est mise en place par la direction de l’Institut pour éviter que la pénurie de professionnelles en soins vécue l’été dernier ne se répète cette année. En 2008, l’IRDPQ n’a embauché que 14 personnes pour faire face au départ de 24 professionnelles en soins. En 2009, seules 19 personnes ont été recrutées pour remédier aux 30 départs de professionnelles en soins infirmiers et cardiorespiratoires. Cette planification de la gestion de personnel ne profite ni aux patients, ni aux professionnelles, ni aux contribuables », de poursuivre madame Ouellet.
Épuisées par leurs conditions de travail inacceptables et par la normalisation des heures supplémentaires, les professionnelles du SPSQ tirent la sonnette d’alarme. Cette gestion incite les professionnelles en soins à déserter l’établissement et le réseau public, lorsqu’elles ne remettent pas en question leur choix de carrière. « C’est un véritable cercle vicieux, duquel personne ne peut sortir gagnant, si ce n’est les entreprises privées », de dire Élaine Trottier, vice-présidente de la FIQ.
« La direction de l’IRDPQ se doit de réagir sans tarder et de donner suite aux demandes des professionnelles qui sont à bout de souffle, car il en va de l’avenir de la prestation de soins de qualité offerts à la population du Québec », de conclure madame Trottier.
À propos de la FIQ
La FIQ représente 58 000 membres, soit la grande majorité des professionnelles en soins infirmiers et cardiorespiratoires œuvrant dans les établissements de santé publics québécois.