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FIQ (Fédération Interprofessionnelle de la santé du Québec)

Les professionnelles en soins de l’établissement en ont assez!

Montréal, le 20 avril 2010  –  
La Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec – FIQ et les Professionnel(le)s en Soins de santé Unis (PSSU) ont organisé aujourd’hui un autre rassemblement devant l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont afin de dénoncer la lenteur des négociations ainsi que les conditions de travail difficiles des professionnelles en soins de l’établissement.

Il ne semble y avoir aucune ouverture réelle de la part de l’employeur. Alors que les pressions exercées il y a quelques semaines l’ont résigné à annuler le processus d’appel d’offres qu’il avait amorcé pour recruter des entreprises privées de placement en soins, le voilà qui conclut maintenant des contrats de gré à gré avec certaines professionnelles considérées comme des travailleuses autonomes.

Dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre, les professionnelles sont souvent contraintes d’effectuer des heures supplémentaires volontaires ou obligatoires. « À l’urgence, c’est plus de 60 % des quarts de travail de nuit qui sont travaillés en heures supplémentaires obligatoires. Puis, lorsque des postes à temps complet deviennent vacants, il n’est pas rare qu’ils soient réaffichés, mais à temps partiel. Recourir aux heures supplémentaires obligatoires ne peut pas représenter un mode de gestion. Il est essentiel de mettre en place des mesures qui permettent d’attirer et de garder le personnel infirmier et cardiorespiratoire. Si les professionnelles ne vivaient pas dans la peur constante d’être forcées à faire des heures supplémentaires, il serait beaucoup plus facile de combler les postes à temps complet », de s’exclamer Valérie Vaillancourt, présidente de la section locale des PSSU à l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont.

Michel Léger, président des PSSU, abonde également en ce sens. « Comment pouvons-nous aspirer à attirer de jeunes professionnelles dans la profession et à convaincre celles déjà en poste de rester si nous ne pouvons pas leur offrir des conditions de travail décentes et une stabilité d’emploi leur permettant une conciliation travail-famille-vie personnelle? Au lieu de concentrer ses efforts sur l’attraction et la rétention du personnel en soins, l’employeur tente notamment de pallier la pénurie en recourant aux services des entreprises privées de placement en soins. Il ne fait qu’atténuer un symptôme en omettant de s’attaquer au véritable problème. Dans un tel contexte, jamais la situation ne pourra s’améliorer et nous resterons emprisonnés dans un cercle vicieux et à la remorque du secteur privé », de dire monsieur Léger.

Pour la Fédération, le cordon ne peut plus être étiré de la sorte encore longtemps. Des mesures doivent être mises en place pour remédier rapidement à la situation dramatique vécue dans les établissements de santé publics du Québec. « Les professionnelles en soins en ont assez de subir les contrecoups de l’inaction du gouvernement et de la gestion déficiente de l’employeur. Pendant que le gouvernement tarde à démontrer sa bonne foi à négocier pour de véritables améliorations aux conditions d’exercice des professionnelles, ces dernières sombrent dans l’épuisement et en arrivent au point où elles ne savent plus encore combien de temps elles pourront continuer à pratiquer. Si aucune mesure concrète n’est apportée pour se sortir de cette impasse, il en va non seulement de la survie du personnel infirmier et cardiorespiratoire, mais également de la survie du système de santé public en entier. Et, malheureusement, en constatant à quel rythme les négociations évoluent, il a tout lieu de s’inquiéter », de déclarer Daniel Gilbert, vice-président de la FIQ.

À propos de la FIQ

La FIQ représente 58 000 membres, soit la grande majorité des professionnelles en soins infirmiers et cardiorespiratoires œuvrant dans les établissements de santé publics québécois.